30 juillet 2021
J’ai eu cette nuit une petite vision d’horreur sur l’avenir de nos sociétés dites démocratiques.
Voilà : il me semble que non seulement notre prospérité, mais aussi notre liberté et notre système démocratique, reposent sur un certain nombre de conditions implicites liées à l’existence d’un environnement naturel sain et pourvoyeur en quantité suffisante de ressources indispensables à la vie.
Imaginez maintenant que ces conditions implicites s’affaiblissent ou disparaissent, pour différentes raisons : parce la population mondiale prolifère de manière excessive, parce que la circulation accélérée de celle-ci favorise la diffusion de pandémies incontrôlables, parce que les progrès du niveau de vie et donc de la consommation font peser sur l’environnement naturel une pression insupportable, parce que des biens gratuits essentiels à la vie, comme l’eau ou l’air, se raréfient ou se dégradent de ce fait, voire se transforment en autant de menaces du fait du dérèglement climatique. Bref, parce que les écosystèmes supportant notre bien-être s’effondrent.
Alors, commenceraient à se multiplier les catastrophes de masse qui affecteraient la vie paisible, insouciante et prospère qui nous semblait jusque là acquise ; épidémies, cataclysme naturels, pénuries de ressources indispensables, famines migrations de masse en provenance de régions désormais inhabitables…
Tout cela générerait également de nouvelles causes de conflits majeurs. Lorsque d’immenses vagues de migrants désespérés, chassés de leur pays par l’impossibilité physique de survivre chez eux, feront peser sur les pays d’accueil un risque de chaos généralisé, n’y faudra-il pas craindre de très violentes crispations xénophobes, racistes et fascisantes ? Lorsque l’effondrement des écosystèmes créeront brutalement des pénuries terribles et imprévues, de nouvelles formes de conflictualité violentes pour l’accès à ces ressources désormais rares ne seront-elles pas à redouter ?
Et, du fait de pénuries et de ces conflits violents d’un nouveau type, ne faut-il pas craindre également un effondrement des démocraties et des états de droit au profit de régimes autoritaires ? Si des biens nécessaires à notre vie quotidienne, et que nous croyons à tort inépuisables, devaient être un jour sévèrement rationnés, cela ne fera-t-il pas le lit de toutes sortes de lois liberticides destinées à contrôler nos moindre faits et gestes ? Si des pandémies incontrôlables se développaient régulièrement, les Etats ne seront-ils pas tentés de mettre en place des restrictions radicales à notre liberté d’aller et venir ou de rencontrer nos proches ? Toutes ces interdictions nouvelles, édictées de manière brutale par les détenteurs du pouvoir exécutif, étant rendues encore plus étouffantes par le développement de moyens de surveillance de masse d’une efficacité technique jamais égalée ?
Et une fois cette dynamique liberticide enclenchée, rien au fond ne pourrait vraiment l’arrêter, puisque c’est justement la liberté elle-même qui serait désormais accusée de tous les maux (atteintes à l‘environnement, diffusion des pandémies…) ; cela justifiant l’émergence de nouvelles doxa totalitaires teintées, selon les cas, d’écologie, d’hygiénisme ou totalitarisme. L’Etat de droit ferait alors place, sans presque crier gare, à la dictature…
Et, dans ce monde Orwélien de la pénurie et du contrôle, à quels choix tragiques et forcément inhumains l’Humanité sera-t-elle un jour confrontée pour assurer sa survie ? Face à raréfaction des ressources, quelle catégorie de population sera-t-on tenté de sacrifier ? Les jeunes ou les vieux ? les riches ou les pauvres ? Les membres de tel ou tel groupe ethnique ? Au sein de populations désespérées et désorientées par ces terribles pénuries, ne doit-on pas craindre le développement presque mécanique d’idéologies haineuses, violentes ou suicidaires ?
Je frémis à ces sinistres perspectives !!! Et j’ai beau me creuser la tête, je ne parviens pas trouver l’échappatoire qui nous permettait d’éviter de nous fracasser contre ce mur de pénuries, de chaos et d’oppression vers lequel nous sommes en train de foncer à toute vitesse … Vous avez une solution, vous ?? Même un embryon de solution ?