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Entre autoritarisme et chaos

Contre la religion française de l’Etat

Je ne comprends pas cette religion de l’Etat en France. On a l’impression parfois que n’importe quel problème de la société peut être résolu moyennant une action de l’Etat ; que cet Etat détient une sorte de monopole sur toutes les valeurs positives qui nous unissent (la solidarité, la culture, l’égalité, la protection de l’environnement, l’éducation… ). Moyennant quoi, on accepte de payer toujours plus d’impôts pour permettre à l’Etat de s’occuper, seul, de tous ces trucs chouettes.

Moi, je crois que c’est juste une gigantesque escroquerie idéologique. Cette prétention de l’Etat à résoudre tous les problèmes et à s’occuper de tout pour faire notre bien est juste un prétexte pour extorquer notre argent et accroître le pouvoir des bureaucrates qui dirigent ce Moloch, en s’assurant au passage la clientèle de tous les petits rentiers qui touchent quelque chose au titre d’un programme public ou d’un autre.

Et la réalité de cet Etat monstrueux qui prétend s’occuper de tout, c’est qu’il est en fait tellement dispersé qu’il est devenu absolument incapable de s’occuper efficacement de quoi que ce soit.

Le fait que Notre-Dame ait été victime d’un incendie – quelle qu’en soit la cause, négligence, accident ou acte délibéré – au moment même où on nous serine que la culture est une grande priorité publique et qu’on s’apprête pour le montrer à emballer l’Arc-de-triomphe me semble un triste symbole de cette ambition étatique dévoyée. Un Etat dont la prétention prométhéenne et protéiforme n’a d’égal que son incapacité à remplir les missions régaliennes de base qui au départ justifient son existence.

Et le résultat de ce poids écrasant de l’Etat, c’est une démoralisation totale de la société : employeur découragés d’embaucher par le droit du travail, salariés découragés de travailler par la pression fiscale, et gens dépossédés de leur sens de la responsabilité envers autrui par la prétention de l’Etat d’exercer le monopole du bien et de la générosité.

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