L’œuvre
C’est en 1976 que la poétesse Eladia Blázquez, dont les premières chansons de tango datent de 1970, enregistra El Corazón al Sur, généralement considérée comme l’une de ses œuvres les plus marquantes dans ce style. Le « Sud » dont parle Eladia Blázquez, c’est, bien sur, le Sud de Buenos Aires, ce mythique quartier populaire incluant San juan, Boedo et Pompeya, évoqué par tant d’autres poètes de tango, comme Homero Manzi ou Cátulo Castillo. Ce thème fut repris par de très nombreux interprètes appartenant parfois à des courant artistiques très différents du Tango, comme Mercedès Sosa, Susana Rinaldi ou Willie Colón aux USA. Parmi les autres tangos marquants écrits par Eladia Blázquez, on peut citer Sueño de barrilete, Contáme una historia, Sin piel, Mi ciudad y mi gente, María de nadie, Domingos de Buenos Aires, Pasión del escolaso, El corazón de tu violín, Fiesta y milonga, Patente de piola, Somos como somos, Honrar la vida, et bien sur, Adiós Nonino sur une musique d’Astor Piazzolla. Fabrice Hatem |
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Ses interprétations | |
Ses paroles en espagnol |
Sa traduction en français |
El Corazón al Sur (Eladia Blázquez) Nací en un barrio donde el lujo fue un albur, Por eso tengo el corazón mirando al sur. Mi viejo fue una abeja en la colmena, Las manos limpias, el alma buena... Y en esa infancia, la templanza me forjó, Después la vida mil caminos me tendió, Y supe del magnate y del tahúr, Por eso tengo el corazón mirando al sur. Mi barrio fue una planta de jazmín, La sombra de mi vieja en el jardín, La dulce fiesta de las cosas más sencillas Y la paz en la gramilla de cara al sol. Mi barrio fue mi gente que no está, Las cosas que ya nunca volverán. Si, desde el día en que me fui Con la emoción y con la cruz, ¡Yo sé que tengo el corazón mirando al sur! La geografía de mi barrio llevo en mí, Será por eso que del todo no me fui: La esquina, el almacén, el piberío... Lo reconozco... son algo mío... Ahora sé que la distancia no es real Y me descubro en ese punto cardinal, Volviendo a la niñez desde la luz Teniendo siempre el corazón mirando al sur |
Le cœur au sud (Traduction de Fabrice Hatem) Dans mon quartier d'enfance, on ignorait le luxe Et c'est pourquoi mon cœur regarde vers le Sud Mon père fut comme une abeille dans sa ruche, Avec ses mains propres, avec son âme pure L'école de cette enfance, ce fut l'honnêteté Ensuite dans ma vie, s'ouvrirent mille sentiers Le riche, le tricheur, oui je les ai connus Et c'est pourquoi mon cœur regarde vers le Sud. Mon quartier fut comme un parterre de jasmins, Avec l'ombre de ma vieille dans le jardin La douce fête des choses les plus simples La paix, étendue dans l'herbe, la tête au soleil. Mon quartier, ce sont mes amis qui ne sont plus Ce sont tant de choses aujourd'hui disparues. Oui, depuis le jour où je m'en fus Avec mon émotion, avec mon crucifix Je sais bien que mon cœur regarde vers le sud. La géographie de mon quartier, elle vit en moi. Et c'est pourquoi je suis encore un peu là-bas Un coin de rue, une boutique, des enfants... Je les reconnais... Ils sont mon sang Maintenant je sais que la distance n'importe guère Et je me tourne vers ce cardinal repère Revenant vers l'enfance en suivant la lumière Avec toujours mon cœur regardant vers le sud. |
Références complémentaires – Paroles de El Corazón al sur en espagnol |
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