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Historia magna

La garde impériale à cheval

Vers 1810, elle était principalement constituée des unités suivantes : les grenadiers, les chasseurs les mamelouks, les chevau-légers lanciers, les dragons, les gendarmes d’élite, l’artillerie.

gc1 Les grenadiers à cheval portaient un uniforme très proche de celui des grenadiers à pied de la Garde, avec toutefois quelques différences : absence de plaque sur le bonnet d’ourson, contre-épaulettes dorées et aiguillettes aurores, gants de cavalerie blancs, culotte en peau. Leur selle était montée sur une housse carrée bleue à bords dorés, avec chaperons et porte-manteau de mêmes couleurs. La plupart des chevaux – à l’exception de ceux des musiciens, de couleur claire – étaient noirs. Le régiment s’illustra notamment à Austerlitz, – en jouant un rôle majeur, sous Rapp et Ordener, dans la conquête du plateau de Pratzen -, à Eylau – en échappant sous la direction de Lepic à l’encerclement par l’infanterie russe – et à Waterloo -en chargeant infructueusement avec Ney les carrés anglais.

gc2 Les gendarmes d’élite assuraient à la fois la garde des palais (Tuilerie notamment) et diverses missions de sécurité et d’escorte. Leur uniforme était proche de celui des grenadiers à cheval, aux côtés desquels ils combattaient sur les champs de bataille. Les principales différences étaient l’absence de cordon sur le bonnet à poil, la couleur blanche des contre-épaulettes, des aiguillettes et des rebords de la sellerie, et le jaune bordé de blanc du baudrier.

gc3 Les chasseurs à cheval, issus des guides de Bonaparte, étaient chargés de la protection rapprochée de l’Empereur, jouant ainsi le rôle de gardes de corps. Ils portaient un uniforme à la hussarde, fameux entre tous : dolman vert foncé, pelisse rouge bordée de fourrure noire, le tout rehaussé de tresses et de boutons dorés ; colback noir orné d’une flamme rouge et d’une raquette dorée, surmontée d’un plumet rouge et vert ; ceinture tressée de vert et d’or ; culotte de peau et bottes courtes de cavalerie ; sabretache verte bordée d’or. Les chevaux étaient bais ou alezans. La selle était posée sur une large housse verte à bouts pointus, bordée de rouge et d’or, et marquée d’un aigle doré.

gc6 Les mamelouks étaient intégrés dans les chasseurs à cheval, dont ils constituaient l’un des escadrons. Ramenés d’Egypte par Bonaparte, ils portaient un magnifique uniforme à l’orientale : une coiffure, le cahouk, sorte de chechia plate, de couleur rouge, surmontée d’un plumet et entouré d’un turban blanc ; une chemise ample à col haut, le béniche, de couleur claire (souvent bleue ou verte) et rehaussée de broderies dorés ; un gilet, le plus souvent rouge et bordé d’or, le yalek, portant sur le côté une grande poche où étaient glissés les pistolets ; une ceinture formée d’une écharpe multicolore où était glissé un grand poignard ; un pantalon bouffant de couleur bordeaux ou rouge, le charroual, avec, accroché au côté, un cimeterre dans un fourreau noir et or vif ; les bottes, les khouffs, de couleur vive (jaune, verte ou rouge). La hache au manche doré, l’antique tromblon et le superbe harnachement des chevaux – une housse verte bordée d’or et de rouge – ajoutaient encore au pittoresque de cette troupe qu’on voyait toujours à proximité de l’Empereur.

gc7 Le régiment des chevau-légers lanciers polonais, créé en 1807, avait adopté la lance en 1809. Ils portaient un habit-basque et un pantalon bleu foncés avec des revers, retroussis, et col rouge bordeau, des passepoils et une ceinture blancs, une épaulette et des aiguillettes argentés. Leur coiffure était constituée d’une Csapska à sommet carré de couleur bordeau, surmontée d’un grand plumet blanc et ornée d’une plaque semi circulaire en laiton doré, La selle était posée sur une large housse bleue foncée bordée de blanc et de rouge bordeau, avec les insignes impériaux brodés dans les coins, et un portemanteau de couleur bordeau. Les lanciers polonais s’illustrèrent magnifiquement dans de nombreuses batailles de l’Empire, depuis Somosierra jusqu’à Waterloo, en passant par Wagram et Leipzig.

gc8 Le régiment des lanciers rouges ou lanciers hollandais, créé en 1810, portait le même uniforme que les polonais, mais avec des couleurs différentes : grosso modo, le bleu (pantalon, habit -basque et housse de la selle) était remplacé par le rouge-orange, le rouge bordeaux (revers, col et bande du pantalon bleu foncés) par du bleu foncé, le blanc et l’argent (épaulettes, aiguillette, passepoil, bordure de la housse de selle) par du doré. Enfin, le sommet carré de la Csapska était de la même couleur rouge-orange que l’habit-veste. Formés à la veille des mauvais jours, ils subirent de très lourdes pertes pendant la campagne de Russie, et participèrent aux charges héroïques de Waterloo.

gc9 Le régiment des dragons de l’impératrice fut créé en 1806. Son uniforme était semblable à celui des grenadiers à cheval, mais avec deux différences essentielles : le drap bleu était remplacé par du drap vert et le bonnet d’ourson par le casque à la romaine, surmonté d’un cimier et orné d’une peau de panthère et d’un plumet blanc. Les chevaux étaient alezans.

gc10 L’artillerie à cheval de la garde fut organisé en régiment en 1806. L’uniforme était constitué d’un habit à la hussarde de couleur bleu foncé, rehaussé de tresses rouges et de boutons dorés. La pelisse bleu foncé était bordé de fourrure noire et les parements étaient de couleur rouge. La coiffure était constituée d’un colback noir à flamme, cordon et plumet rouges. La selle était posée sur une housse bleu foncée à bordure rouge, portant les insignes impériaux. Cette unité s’illustra particulièrement lors de la bataille de Wagram, en constituant l’un des principaux éléments de la « Grande batterie » qui foudroya le centre autrichien en début d’après-midi.

gc11 La garde à cheval intégra également quelques autres unités moins connues ou plus éphémères, comme les régiments des chevau-légers de Berg et des lanciers de Lithuanie, créé respectivement en en 1809 et 1812 et anéantis au cours de la campagne de Russie. Napoléon chercha également à attirer dans sa garde les jeune gens issus de la noblesse, en créant tout d’abord, en 1806, quelques éphémères compagnies de gendarmes d’ordonnance, dissoutes l’année suivante, puis, en 1813, des régiment de gardes d’honneur. Ceux-ci portaient un uniforme à la hussarde de couleur verte, tressé de blanc, avec un dolman bordé de fourrure noire Le shako était rouge à chevrons blancs. La selle reposait sur une chabraque en peau de mouton bordée de vert.

Source principale : Funcken, Liliane et Fred, 1968, L’uniforme et les armes des soldats du premier empire, tome 2, éditions Casterman

 

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