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Historia magna

L’infanterie impériale

inf9 Représentant une large majorité des effectifs de l’armée impériale, l’infanterie se décomposait en deux catégories nominales : l’infanterie de ligne et l’infanterie légère. Celles-ci se distinguaient assez nettement par l’uniforme, mais pas vraiment par leur fonction militaire, ni par l’armement (le fusil de l’infanterie légère étant cependant un peu plus court). On comptait dans la Grande Armée, en 1804, plus de 30 régiments d’infanterie légère et une centaine de régiments d’infanterie de ligne.

gp2 L’unité d’infanterie de plus grande taille était la division, composée en général de deux ou trois brigades. Une brigade comprenait 2 à 3 régiments. Chaque régiment comprenait en moyenne de 2 à 4 bataillons, mais ce nombre pouvait parfois monter jusqu’à huit.

inf10 Chaque bataillon comprenait trois types de compagnies : voltigeurs, agiles et de petite taille, chargés de s’avancer en rangs dispersés devant les lignes ennemies pour les harceler et éventuellement protéger ainsi l’avancée des compagnies de ligne ; grenadiers (appelés carabiniers dans l’infanterie légère), forts et de grande taille, entraînant et poussant les troupes du centre au combat. Ces deux types d’unités spécialisées étaient aussi dits « d’élite », par opposition aux compagnies « du centre » qui constituaient l’essentiel de la masse de manœuvre. Les soldats de ces dernières compagnies étaient appelés « fusiliers », mais prenaient parfois le nom de « chasseurs » dans l’infanterie légère.

inf12 Quel que soit le type d’unité, l’armement de base du fantassin était constitué du fusil à silex, sur lequel pouvait être fixée une baïonnette d’une longueur de 40 centimètres, et d’un petit sabre courbe, appelé « briquet « dont l’usage militaire était en fait assez limité.

Vers 1810, l’uniforme de base de l’infanterie de ligne était l’habit veste bleu à basques longues, à revers et culotte blancs, guêtres blancs ou noirs, passepoils et retroussis rouges ; les compagnies de fusiliers et de voltigeurs portaient le shako à jugulaire de cuivre, orné d’un cordon blanc et d’une cocarde tricolore. Le col des fusiliers était en général rouge, et ils portaient sur le shako une plaque en forme de losange. Leur shako pouvait être selon les cas surmonté d’un pompon ou d’un plumet.

inf8 Les voltigeurs se distinguaient des compagnies du centre par le port de signes distinctif de couleurs jaune et/ou vertes dans différentes parties de leur uniforme : plumet, épaulettes et col notamment.

inf7 Enfin, les grenadiers portaient, entre autres signes distinctifs, des boutons en forme de grenade sur leur revers et des épaulettes rouges ; le cordon de leur shako était également rouge, ainsi que leur plumet ou leur pompon. Mais surtout, beaucoup d’entre eux portaient, non le shako, mais le bonnet à poils décoré d’une plaque de cuivre portant une grenade, d’un cordon en diagonale, d’une raquette fixé au sommet du bonnet, et d’un plumet rouge fixé à gauche. Le sommet du bonnet était constitué d’un fond (=calotte) rouge sur lequel figurait une grenade blanche.

inf1 L’uniforme de l’infanterie légère se distinguait de celui de la ligne par la couleur bleue de la culotte et du revers : l’habit était donc entièrement bleu et non bleu et blanc comme celui de la ligne. Le shako portait en outre, au dessous de l’aigle, une plaque de cuivre en forme de cor de chasse.

inf5 Comme dans la ligne, les voltigeurs se distinguaient par la couleur (jaune, chamois et/ou verte), du col, des épaulettes et du plumet.

Les carabiniers portaient les mêmes signes distinctifs que les grenadiers : boutons en forme de grenade sur leur revers, épaulettes rouges, cordelette rouge sur le shako. Beaucoup d’entre eux portaient, non le shako, mais le bonnet à poil.

inf2 Enfin, les sapeurs, au nombre de deux par compagnies, étaient coiffés d’un colback ou d’un bonnet à poils et portaient un tablier de peau blanche qui leur couvrait le ventre et les jambes.

Ces indications très sommaires ne permettent pas de rendre compte de la très grande diversité dans le détail des uniformes ni de leur évolution au cours du temps : remplacement du bicorne par le shako dans l’infanterie de ligne vers 1806 ; introduction de l’uniforme blanc dans quelques régiments entre 1806 et 1807 ; remplacement des basques longues par les basques courtes à l’occasion de la grande réforme de 1812, etc.

inf6 Source principale : Funcken, Liliane et Fred, 1968, L’uniforme et les armes des soldats du premier empire, Tomes 1 et 2, éditions Casterman

Source secondaire : Pigeard Alain, 2002, L’armée de Napoléon, Organisation et vie quotidienne, Bibliothèque napoléonienne, éditions Tallandier

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