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Historia magna

La garde impériale à pied

grenier10 Créée en 1804 à partir de l’ancienne Garde consulaire, la Garde Impériale constituait une armée en modèle réduit. Elle comprenait en effet à la fois un état-major, de l’infanterie, de la cavalerie, de l’artillerie, du génie, de la gendarmerie et même … des marins. Ses effectifs s’accrurent fortement au cours des premières années de l’Empire, par l’adjonction d’une « Moyenne garde » et d’une « Jeune garde » à la «vielle garde » composée des régiments les plus anciens et les plus prestigieux. Ils atteignaient 24 000 hommes en 1809.

L’infanterie était divisée en deux corps principaux : les grenadiers à pied et les chasseurs à pied. Un certain nombre d’autres corps (artillerie, génie, marins, etc..) étaient également composés de troupes à pied.

gp3 Le corps des grenadiers à pied comportait 6 types d’unités. La première était tout simplement celle des .. grenadiers (tout court). Elle comprenait notamment le régiment le plus prestigieux peut-être de toute l’armée impériale, celui du 1er grenadiers à pied. Celui-ci était composé d’hommes triés sur le volet, à la fois sur des critères physiques (taille minimale de 1, 76 mètres) et militaire (ancienneté minimale de 5 ans, bon dossier militaire).

gp10 L’uniforme était constitué de l’habit-basque à retroussis, avec épaulettes et parements rouges, col bleu, revers, pantalon et guêtres blanches, boutons dorés. Le bonnet à poil était orné d’une plaque frontale, d’un plumet rouge porté à gauche, et d’un cordon ; son sommet était constitué d’un fond (ou calotte) rouge barré d’une croix blanche.

gp7 Bien qu’auréolés d’une immense gloire militaire, ils ne furent finalement engagés que dans un nombre limité de combats, l’Empereur cherchant à épargner cette cohorte d’élite. De plus, son engagement ne se faisant, sous la pression des événements, que dans les situations de crise. Les plus hauts faits d’armes du 1er grenadier (comme du reste de la Vieille Garde dont ils faisaient partie) se sont donc paradoxalement produits à l’occasion de défaites, comme la retraite de Russie, Leipzig ou Waterloo, ou de demi-défaites, comme Essling. A chaque fois, leur comportement courageux et plein de panache permit d’auréoler d’une sorte de gloire romantique (les grenadiers alignés par Dorsenne devant les canons autrichiens à Essling, l’empereur marchant au milieu de ses grenadiers à pied dans la neige, le dernier carré de Waterloo) un échec militaire.

gp4 Plusieurs autres régiments de grenadiers de la Garde furent ensuite créés (2ème régiment en 1811, grenadiers hollandais, devenu 3ème régiment en 1811). Ces régiments avaient un uniforme proche de celui du 1er grenadier, mais avec quelques différences (ex : revers, retroussis, col et parements rouge bordeaux et absence de plaque frontale sur le bonnet pour le 3ème régiment) A Waterloo, des unités issues d’un 4ème régiment de grenadiers de la Garde étaient également présentes lors de l’attaque finale sur les pentes de Mont-Saint-Jean.

gp2 Outre ces régiments prestigieux, le corps des grenadiers à pied comprenait également des unités moins connues, comme les régiments de fusiliers grenadiers, de tirailleurs grenadiers, de conscrits grenadiers, de flanqueurs grenadiers et de vétérans. Les trois premiers avaient un uniforme proche de celui de l’infanterie de ligne, avec habit-basque et shako. Les tirailleurs-grenadiers portaient cependant un revers de couleur bleue et les vétérans un revers de couleur rouge et l’antique bicorne. Les flanqueurs-grenadiers portaient, pour leur part, un uniforme à dominante verte : l’habit basque, les revers, le col et les parements étaient de cette couleur.

gp14 Le corps des chasseurs à pied comprenait également 6 types d’unités vers 1809, aux appellations proches de celle du corps des grenadiers. La première était logiquement celle des chasseurs (tout court), à laquelle était rattaché le 1er régiment de chasseurs à pied, créé en 1804 et presque aussi prestigieux que celui des grenadiers. Leurs uniforme était très proche de celui de ce derniers, la différence essentielle était constituée par l’absence de plaque frontale et de fond au sommet du bonnet ; de plus le plumet était rouge/vert et non rouge uni comme celui des grenadiers. Plusieurs autres régiments de chasseurs à pied furent créés au fil des années. A Waterloo, des unités des 3ème et du 4ème chasseurs à pied de la garde participèrent à la fameuse attaque de la Garde sur les pentes de Mont-Saint -Jean.

gp15 Le corps des chasseurs à pied comprenait également, sur le modèle de celui des grenadiers, des régiments de fusiliers-chasseurs, tirailleurs-chasseurs (devenus voltigeurs en 1810), flanqueurs-chasseurs et vétérans. Leurs uniformes étaient très proches de celui de leurs homologues du corps des grenadiers, les principales différences résidant dans la couleur des ornements : épaulettes, contre-épaulettes, col, plumet, etc.

Seuls les régiments du 1er grenadier à pied, du 1er chasseur à pied et des vétérans appartenaient à la Vielle garde, les autres étant rattachés à la Moyenne et à la Jeune garde.

gp8 Apparus dans la garde en 1808, les artilleurs à pied furent organisés en régiment assez tard, vers 1812. Leur uniforme rappelait visuellementcelui des grenadiers à pied, mais avec une prédominance plus marquée de la couleur « bleu foncé ». Il comprenait un habit-basque, un pantalon et un revers à col bleu foncé, avec épaulettes, parements, retroussis et passepoil rouge, guêtres blanches. Le bonnet à poil ne portait pas de plaque et était orné un cordon, d’un plumet et d’un fond rouge (ce dernier orné d’une grenade blanche).

gp1 La compagnie du génie de la garde, affectée au service d’incendie des palais impériaux, portait un uniforme proche de celui des artilleurs à pied. La différence principale était le couvre-chef, constitué d’un casque argenté à la romaine, orné d’un plaque frontale et surmonté d’un cimier doré recouvert d’une épaisse chenille noire et ornée d’un plumet rouge.

Les marins de la Garde, dont les effectifs dépassaient 1100 hommes en 1811, portaient une veste et un pantalon bleu, avec cols et parements de même couleur, des contre-épaulettes rouges rehaussées d’or. Le shako était noir, avec une plaque frontale figurant une aigle impériale, des cordons et des bourdalous dorés, le tout surmonté d’un plumet rouge.

Source principale : Funcken, Liliane et Fred, 1968, L’uniforme et les armes des soldats du premier empire, tome 2, éditions Casterman

 

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