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Historia magna

L’artillerie et les corps techniques

artill102 Directement issue du système dit « Gribeauval » mis en place dans l’armée française en 1776, l’artillerie comprenait des unités fixes (places et côtes) et des unités mobiles, dite « d’artillerie de campagne ». Celle-ci se composait de pièces de 4, 8, 12 et d’obusiers de 6 pouces. Chaque pièce nécessitait le service de 8 à 15 hommes selon le calibre. Elle pouvait tirer à boulets ou à mitraille. Il existait un peu d’artillerie régimentaire (c’est-à-dire affectée à un régiment d’infanterie), et l’essentiel des moyens étaient regroupés au sein d’unités autonome. Celles-ci se divisaient en deux grandes catégories selon le mode de locomotion des servants : l’artillerie à pied et l’artillerie à cheval (respectivement 9 et 6 régiments hors Garde impériale vers 1810).

ar1 L’uniforme de l’artillerie à pied était constitué à d’un habit-basque de drap bleu foncé et d’un pantalon de même couleur, avec parements, retroussis, épaulettes et passepoils rouge. Des guêtres blanches ou noires remontaient jusqu’au dessus du genou. Le shako noir était entouré d’un bourdalou et de chevron rouge et orné d’un cordon à raquette de même couleur ; il était de plus orné d’une cocarde tricolore et d’une plaque frontale en laiton représentant l’aigle impérial. Chez les officiers, plusieurs de ces ornements (épaulettes et cordon notamment) étaient dorés, et les guêtres étaient remplacées par des bottes. L’habit des trompettes était rouge.

ar2 L’uniforme de l’artillerie à cheval était assez proche du précédent. Cependant, les pantalons étaient plus ornés (galon rouge, parures en losange sur les cuisses), et les artilleurs portaient des bottes de cavalerie, ainsi qu’une ceinture tressée bleue et rouge. Dans certaines unités d’élites (Garde impériale notamment) le shako pouvait être remplacé par un colback et le revers décoré de tresses rouges (il se transformait alors en une sorte de dolman). La selle était constituée d’une chabraque de mouton blanche bordée de rouge.

L’artillerie régimentaire eut une brève existence, de 1809 à 1812. Les pièces, de calibre 3 et 5, souvent prises aux autrichiens, étaient au nombre de deux par régiment. Les soldats qui les servaient portaient un uniforme assez proche de celui de leurs camarades, avec un bourdalou et des chevrons rouges sur le shako et des boutons figurant des grenades sur les retroussis.

ar7 Les soldats du train d’artillerie avaient pour mission le transport des pièces et des caissons de munitions. Ils portaient un habit bleu/gris fer avec des revers, un collet et des parements bleus nuits, une culotte blanche et un shako noir orné d’une plaque en losange et d’une cocarde tricolore. Il fallait quatre chevaux, conduits par deux soldats du train, pour transporter une pièce ou l’un de ses caissons.

ar3 Les pontonniers étaient également rattachés à l’artillerie, tandis que le génie (sapeurs et mineurs) constituait un corps indépendant. L’uniforme de ces différentes unités était assez proche de celui des artilleurs, avec quelques variantes minimes ; par exemple, les sapeurs portaient, pendant les sièges, un casque et un cuirasse de couleur noire ; l’habit-basque du train du génie était gris clair et non bleu/gris de fer comme celui de l’artillerie, etc.

ar5 Il existait enfin un certain nombre de corps techniques encore moins connus, comme par exemple celui des poudres et salpêtres, des vétérinaires, de la poste militaire, des ouvriers d’administration… Chaque grande unité possédait en outre sa propre forge de campagne, chargée d’opérer des réparations lourdes sur différentes pièces : trains d’artillerie, canons, chariots, etc.

Source principale : Funcken, Liliane et Fred, 1968, L’uniforme et les armes des soldats du premier empire, Tomes 1 et 2, éditions Casterman

 

 

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