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Défense acharnée à Hougomont

hougo1 By God ! Ils envoient des obus maintenant !!

Il était trois heures de l’après-midi. Depuis le matin, nous avions résisté à toutes les attaques des troupes françaises. Nous étions là 2000 Coldstream Guards de la Brigade Byng, postés derrière chaque fenêtre sur le mur d’enceinte de la ferme transformée en fortin, sous les ordres du commandant Mc Donnell. Nous occupions aussi le verger voisin, ce qui nous permettait de prendre en enfilade les français qui s’aventuraient trop près du bâtiment. hougo5

C’est vers 11h30 qu’ils avaient lancé leur première attaque. Ils avaient alors réussi à occuper le bois devant le château, en bousculant un bataillon de Nassau.

Mais nous les avions accueillis par un feu nourri quand ils avaient essayé de prendre d’assaut le bâtiment. Wellington les avait même fait arroser de shrapnells par-dessus notre tête !! Laissant là des centaines de blessés et de cadavres, ils s’étaient alors repliés sur le bois d’où ils tiraillaient sur nous sans nous causer grand mal.

hougo6 Mais, une heure plus tard, ils étaient revenus, plus nombreux, pour attaquer sur trois côtés : depuis le bois, où ils essayaient de gagner la porte sud ; depuis le verger, qu’ils avaient conquis à coups de baïonnettes ; et même au nord, où un bataillon d’infanterie légère, en contournant le bâtiment, avait réussi à enfoncer la porte de derrière du château. Nous avions alors dû les repousser au corps à corps, Mc Donnell à notre tête. Et finalement, les mangeurs de grenouille avaient dû faire retraite. Et nous avions même lancé une contre-attaque à la baïonnette, les repoussant les français jusqu’à l’orée du bois.

hougo3 Et voila qu’après une troisième attaque, ratée comme les deux précédentes, ils commencaient à tirer sur nous à coups d’obus, pour mettre le feu le bâtiment.

Trente minutes plus tard, l’incendie avait gagné le château, la grange, les étables. Beaucoup de soldats, surtout des blessés du matin, furent dévorés par les flammes, en poussant des cris affreux.

hougo13 Dans les bâtiments, l’air, saturé d’un mélange de poudre, de poussière et d’odeur de chair brûlée, nous brûlait les poumons. Et nous craignions à tous moment de voir le plancher s’effondrer ou les flammes faire exploser nos munitions. Mais pas question de quitter nos positions, derrière les fenêtres depuis lesquelles nous tirions sur les français : les officiers nous en empêchaient, postés devant les portes.

hougo11 Finalement, nous avons tenu jusqu’au soir !!! Les français ont bien essayé encore de lancer quelques attaques, mais elles n’avaient plus la vigueur des trois premières. D’ailleurs, Wellington nous avait renforcés, en début d’après midi, de plusieurs bataillons anglais et hanovriens, postés derrière le château, sur le chemin des vertes Bornes; A défaut de participer directement au combat, ils soutenaient notre courage. Il faut dire qu’ils avaient fort à faire de leur côté, avec la cavalerie française, qui les attaquait au même moment.hougo14

Vers 8 heures du soir, les fusils français se sont tus. Un lieutenant de la brigade Maintland est venu nous annoncer, surexcité, que leurs troupes étaient en pleine déroute. Nous avons alors poussé un immense « Hourra » et sommes sortis dans la cour du château pour respirer l’air frais du soir et savourer le bonheur d’avoir survécu.

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