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Le tango dans le monde

Quelques revues de tango en Argentine

ImageEditeur : La Salida, n°36, décembre 2003-janvier 2004

Auteur : Fabrice Hatem

Quelques revues de tango en Argentine

El Tanguauta est une revue mensuelle gratuite fondée à Buenos Aires, a été fondée par la danseuse Suzana Miller, avec une couverture couleur. De format A4, comprenant une quarantaine de pages, elle propose essentiellement un guide-agenda des milongas et cours de tango de Buenos-Aires, mais inclut également quelques articles de fond.

BA tango est une revue mensuelle gratuite, de format 21X29, Elle a surtout pour vocation de à fournir aux danseurs amateurs les informations utiles sur les cours, stages, pratiques, bals, etc. avec un agenda très complet. Financée par la publicité, qui occupe plus de la moitié de sa surface, elle offre également quelques articles d’humeur (voir encadré) et des nouvelles nombreuses sur les communautés tangueras de Buenos Aires et du monde entier. Rens : Abatago@yahoo.com ou 48 63 52 98.

Tango XXI est une revue de luxe de format AX publié à Buenos Aires, dont la ligne éditoriale pourrait se résumer par la notion de « culture vivante » : articles historiques souvent réalisés par des témoins directs, reportages très complets sur les spectacles et artistes de tango vivants. La danse et la milonga y sont très présentes, mais vues davantage sous un angle esthétique et culturel que comme une pratique de loisir. Complètement en couleur, sur papier glacé, comprenant une quarantaine de pages, elle fait appel à des contributeurs de grande qualité.

La revue mensuelle « Club de tango », est publiée à Buenos Aires par Oscar Himschoot. D’orientation résolument culturelle, voire érudite, elle alterne de très nombreux articles consacrés à l’histoire du tango, avec d’autres, moins nombreux, concernant les orientations artistiques actuelles. Très orientée sur des thèmes littéraires et musicaux, elle s’intéresse un peu moins à la danse, notamment dans sa dimension de pratique de loisirs (cours, stages, milongas, etc.). Sa ligne éditoriale est donc à la fois totalement opposée et très complémentaire de celle de BA tango ou tanguauta. Rens : www .clubdetango.com.ar ou Tél : 00 4372 72 51. Nous vous présentons dans ce numéro un article tiré de cette revue, et consacré à l’histoire du café La Paloma.

Enfin, Todo Tango n’est pas une revue sur support papier, mais un site internet à vocation commerciale (voir présentation dans La Salida n°28). Il publie cependant une lettre d’information numérique gratuite (rens : www.todotango.com/ )

Regarder et être regardé
Par Tito Palumbo, rédacteur en chef de BA tango
(extraits)

Le bal de tango est une représentation participative où tous sont à la fois acteurs et spectateurs. Nous sommes en permanence des objets les uns pour les autres. Chacun de nous est « objectivé » par quelqu’un qui nous regarde. On danse et on observe ceux qui dansent. Celui qui un moment regarde un autre danser sera ensuite regardé par celui-là (…).

Il y a une grande quantité de désirs mis en jeu quand on danse. Fondamentalement, le désir d’être admiré, qui vient avec une pincée d’envie. L’admiration disponible dans une salle de bal n’est pas destinée à être distribuée équitablement entre tous les danseurs. Celle qui est accordée à l’un est niée aux autres. Le danseur, dans son égoïsme naturel, souhaite recueillir une large proportion d’admiration et de reconnaissance. Il peut être intéressé par une femme (ou vice-versa, s’il agit d’une danseuse), par un étranger qui peut l’emmener dans un autre pays pour gagner de l’argent, et jouir d’un bien-être qu’il n’a pas ici. Il peut également s’agir de susciter de l’envie en se montrant accompagné d’une femme désirable ou en dansant avec une partenaire reconnue comme très bonne danseuse. Alors, tous ces dons et qualités apparaîtront au grand jour. (..).

Le fait d’être admiré convertit le danseur en un être humain unique, distinct (…). Le matériel qu’il utilise est sa propre personne, sa tenue, la manière dont il fait bouger son corps. A travers le mouvement, il montre de la passion, de la sensualité. Il veut que les autres voient ce qui le remplit d’orgueil : la jeunesse, la beauté, la plasticité, la maîtrise de la technique de bal.

Regarder l’autre, c’est voir plus loin que soi-même, c’est une tentative de l’appréhender et d’en tirer parti pour la jouissance immédiate qu’il procure ou pour l’espérance de parvenir à réaliser un peu de ce qu’il a vu. Les figures, le port, l’habillement, la présence de l’autre, sont captées et filtrées à travers la sensibilité propre de celui qui regarde (…).

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