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Economie industrielle

Industries de base fortement consommatrices d’énergie : la fin de la crise ? (1989)

Editeur : Revue de l’énergie, n°409, février 1989
Auteur : Fabrice Hatem

Industries de base fortement consommatrices d’énergie : la fin de la crise ?

energie Les erreurs commises au cours des années 1970 sur les perspectives de la demande énergétique en France sont largement imputables à l’optimisme excessif qui prévalait alors concernant l’avenir des industries de base.

A contrario, la progression lente, voire, dans certains cas, le déclin en termes absolus, de la production d’acier, de chlore ou d’aluminium, ont largement contribué à la baisse de l’intensité énergétique observée depuis 1973 dans l’économie française omme dans l’ensemble de l’OCDE.

Les causes du mouvement sont connues : ralentissement global de l’activité économique, touchant plus particulièrement des secteurs gros consommateurs de métaux, commele BTP et la mécanique, ou d’engrais comme l’agriculture ; dématérialisation de l’économie et baisse des consommations spécifiques en matériaux d base ; délocalisations des industries intermédiaires vers les pays ien dotés en matières premières et en ressources gazières ou hydroélectriques. A cela s’est ajouté, dans les unités de production maintenues en France, la réalisation d’importantes économies d’énergie; celle-ci étant devenue un intrant coûteux.

Ces tendances, observées depuis 15 années, encore accélérées à la suite du 2ème cho pétrolier, sont-elles destinées à se poursuivre jusqu’à la fin du siècle ? Sont-elles, au contraire, caractéristiques d’une période de transition qui est aujourd’hui en partie achévée ?

A l’appui de cette deuxième thèse, trois arguments peuvent être mentionnés :

– Certains facteurs favorables à la demande en produits de base apparaissent ou se renforcent : reprise possible de la croissance, tout particulièrement dans les seteurs manufacturiers gros consommateurs (biens d’équipements..) ; ralentissement possible de la baisse des consommations unitaires en quantités physiques, comme le montre la tendance actuelle à la stabilisation du poids des véhicules automobiles.

– La délocalisation des industries de base n’est pas une fatalité. Confontées aux risques et aux difficultés des implantations lointaines, les entreprises des secteurs concernés peuvent réorienter vers l’Europe une partie de leurs investissements ;

– Enfin, le faible prix actuel des hydrocarbures et le fait que les opérations d’economie d’énergie les plus simples et les plus rentables ont déja été réalisées, laisse envisager un ralentissement de la baisse des consommations énergétiques unitaires, rapportés aux tonnages produits, par rapport à la période 1973-1985, avec des conséquences positives sur les consommations énergétiques.

Cependant, au-dela de ces perspectives globalement favorables, tant en termes d’activité que de consommnations énergétiques, des très nettes différences apparaissent selon les secteurs d’activité.

Fabrice Hatem

 

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