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Editoriaux de la Salida

La Salida n°19 : La femme dans le tango, le tango et les femmes

Editeur : La Salida n°19, Juin-Septembre 2000

Auteur : Fabrice Hatem

La femme dans le tango, le tango et les femmes

salida19 La Salida n’a pas attendu le vote de la récente loi sur la parité : elle a toujours été largement conçue, écrite, fabriquée, vendue et lue par des femmes, depuis sa création par Solange Bazely jusqu’à l’équipe actuelle, composée de 5 femmes sur un effectif de 7 personnes. Plus de la moitié de ses abonnés sont des abonnées. Et pourtant, la question de la féminité, de ses rapports avec la danse et la musique, a rarement été abordée en tant que telle dans notre revue. Nous levons aujourd’hui le voile sur ce thème pour réparer cet oubli.

Pierrette Ernault nous montre que la Femme a historiquement tenu dans le tango ne position subordonnée, à la fois comme personnage littéraire et comme artiste. Deux exceptions cependant : le chant, et, dans une moindre mesure, la danse. Il fut attendre les années 1960, voire 1970 pour que commencent à apparaître des auteurs et de compositeurs de sexe féminin, comme Eladia Blasquez, évoquée à travers son poème : Adios Nonino.

Aujourd’hui, les femmes apportent une contribution importante au développement du tango, que ce soit aux Etats-Unis, comme le montrent les articles de Virginia Gift sur les groupes Quintango et Mujer tango, ou encore en France, où nous retraçons la carrière et les contributions d’une diizaine de tangueras parmi les plus marquantes. Et nos jeunes artistes bouillonnent aujourd’hui d’idées, comme la chanteuse Sandra Rumolino, qui évoque ses projets dans un entretien ave Martine Peyrot.

Ces évolutions permettent à un nouveau public de femmes modernes, voire de féministes militantes, de pratiquer avec passion cette danse de réputation machiste. Elles y retrouvent peut-être, à travers le vêtement, le parfum, le regard de désir que portent sur elles leurs partenaires masculins, une approche désormais libérée, autonome de la leur féminité, qui, pour avoir cessé d’être soumise, n’en est que plus épanouie.

Les aficionadas restent cependant desservies par le déséquilibre hommes-femmes ur la piste de danse. Cela leur rend difficile la recherche de bons partenaires, et conduit certains mâles à des attitudes perçues comme arrogantes. C’est ce que montrent les résultats d’une enquête réalisée en mars dernier à l’occasion du festival « Couleurs tango ». Prenez garde, les copians : la révolte gronde sous les maquillages !

Fabrice Hatem

Retrouvez et téléchargez le magazine sur : http://lasalida.chez.com/

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