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Mémoires de danse

L’espace d’un matin

10 octobre 2021

J’ai observé en revenant récemment à la danse de couple, après une longue interruption, quelque chose qui m’a un peu attristé. En revoyant certains amis qu’autrefois j’admirais pour la beauté de leur danse, et que je n’avais plus vu pendant quelques années, j’ai été un peu déçu, comme si quelque chose s’était fanée en eux malgré (ou du fait d’) une pratique très intense. Comme si la grâce les avait quitté. Comme si une succession de gestes un peu mécaniques s’était substituée au jaillissement de la spontanéité…

Cela m’a conduit à l’idée que la beauté de la danse est un peu comme une fleur. A un moment, elle s’épanouit, et puis ensuite elle se fane… Pas pour tout le monde, bien sûr, il y a aussi des danseurs qui progressent en vieillissant ou plus simplement conservent leur talent. Mais pouvons-nous dans la danse, échapper à ce cycle si naturel qui veut que tout être vivant, après une période d’éclosion puis d’épanouissement, soit ensuite progressivement gagné par une forme de flétrissure ou de sclérose ?

« Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses

L’espace d’un matin. » (Malherbe)

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