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Entre progressisme et populisme

Spoliation des patrimoines

28 avril 2021

Avez-vous remarqué que l’Etat macronien (et plus généralement le supra-Etat bruxellois) étaient engagés dans une gigantesque opération de spoliation du patrimoine des ménages :

– Endettement public colossal s’apparentant, d’une manière ou d’une autre, à un accaparement de l’épargne des particuliers (par emprunt quasi-forcé à travers les mécanismes opportunément opaques de l’intermédiation financière).

– Taux d’intérêts bancaires négatifs, s’apparentant à un impôt sur les comptes courants.

– Possible reprise de l’inflation, ayant pour conséquence une perte de la valeur réelle de l’épargne.

– Baisse spectaculaire du taux de rentabilité de l’investissement locatif du fait de l’encadrement des loyers et de la spoliation fiscale opérée sur le dos des propriétaires immobiliers, phénomène encore aggravé par l’absence de protection juridique des propriétaires contre les mauvais payeurs et les squatteurs.

– Contraintes réglementaires de plus en plus fortes pesant sur les propriétaires de biens immobiliers (rénovation énergétique, etc.).

Tout se passe en fait exactement comme si l’Etat, n’ayant plus la possibilité d’augmenter encore le montant facial des impôts, utilisait des moyens détournés pour s’approprier de facto, sans le dire ouvertement, le patrimoine des particuliers, et/ou pour faire financer par ceux-ci des politiques (logement, environnement) dont il n’a pas les moyens.

Donc, après avoir pressuré nos revenus primaires jusqu’à l’os, la seconde phase du plan global de collectivisation consiste à siphonner de toutes les manières possibles le patrimoine des particuliers (pas celui des très très riches, bien sûr, juste celui des gens un peu aisés) pour financer sa gabegie généralisée.

Ce qui est en jeu ici n’est pas seulement la défense de quelques intérêts supposément égoïstes de favorisés. En fait, c’est un enjeu politique et même civilisationnel majeur. En effet, la classe des gens « un peu aisés », outre qu’elle est la plus facile et la plus rentable à tondre, est la dernière qui s’oppose encore à l’extension sans limite du totalitarisme technocratique contemporain :

– Parce qu’elle est constitué en grande partie de travailleurs indépendants encore capables de nourrir leur famille et de créer des emplois sans aide de l’Etat (petits entrepreneurs, professions libérales, cadres supérieurs du privé). ;

– Parce que la possession d’un petit patrimoine est la meilleure garantie d’une vie indépendante, à l’abri de la nécessité d’aller mendier à un fonctionnaire les moyens de sa propre subsistance ;

– Parce que l’héritage tant décrié est une excellente chose qui assure la pérennité des mémoires familiales – la vitalité des familles constituant justement un autre puissant rempart à l’extension du totalitarisme d’Etat.

Hanna Arendt nous a très bien expliqué que l’une des principales caractéristiques du totalitarisme consistait à briser toutes les structures intermédiaires (famille, entreprise, propriété…) qui s’opposaient à l’établissement d’une relation de domination / dépendance directe, verticale et absolue entre l’Etat et des individus désormais totalement isolés. Elle pensait en disant cela aux régimes nazis et bolchéviques, mais il me semble que son analyse peut en partie s’appliquer à la France d’aujourd’hui, avec les petits propriétaires immobiliers bailleurs dans le rôle des koulaks.

Je suis frappé à cet égard de ce que toutes les évolution récentes (si l’on intègre notamment la crise du COVID), ont conduit à affaiblir massivement les petits entrepreneurs / travailleurs indépendants ainsi que les petits détenteurs de patrimoine (financier et immobilier). Commerce fermés, loyer encadrés, rénovation énergétique presqu’obligée, épargne taxée, dois-je fournir la liste de ces persécutions ? D’autant que bien sur, celle-ci ne va pas arrêter de s’allonger, au cours des années à venir, sous l’opportun prétexte de la justice sociale et environnementale, et pour la véritable raison bien plus prosaïque de trouver de nouvelles ressources financières pour éviter la faillite publique qui menace.

Lénine l’avait rêvé, Macron et la Commission européenne l’ont fait : bientôt, les figures du petit patron indépendant, du père de famille aisé, du petit propriétaire bailleur, bref du type qui tient tout seul sans aucune aide d’Etat, créant au passage emplois, logements et solidarités diverses, ne sera plus qu’un souvenir. Et, privé de la liberté et de l’enracinement que donnent la possession et la transmission d’un patrimoine, le peuple français sera réduit au statut d’agrégat indistinct d’individus isolés, nomadisant au gré des contrats précaires et allant mendier une aide au guichet public le plus proche lorsque la prochaine embauche à la multinationale chinoise du coin se fait attendre.

Mais au fond cela fera bien plaisir à beaucoup de gens : comme les néo-féministes, puisque cela sonnera le glas du patriarcat honni ; des décoloniaux, puisque le patrimoine des autochtones aura été spolié pour financer la soi-disant justice sociale, c’est-à-dire en fait l’invasion ; les multiculturalistes, parce que l’effondrement des transmissions familiales accélérera celle de la civilisation occidentale dans son ensemble ; et les gauchistes, parce qu’à défaut de s’attaquer au véritable pouvoir financer (qu’ils ne rêvent d’ailleurs pas en fait d’anéantir, mais de s’accaparer), ils auront au moins réussi à saigner les koulaks !!!!

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