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Petites pochades sans importance

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (et inversement)

15 mars 2021

L’autre jour, je suis allé diner chez un.e ami.e.

D’habitude, nous allons manger une pizza dans le restaurant situé juste en bas de sa maison.

Mais, Covid oblige, le restaurant était fermé, sauf pour la vente à emporter.

Nous avons donc demandé au restaurateur si nous pouvions lui commander une pizza à emporter.

Il nous a dit qu’il était interdit de le faire directement sous peine de fermeture administrative et qu’il fallait passer par Uber Eats.

Donc, nous nous sommes exécutés et nous avons essayé (en face de l’entrée du restaurant) de passer la commande en utilisant l’i-phone de mon ami.e.

Mais là, nous nous sommes heurtés à plein de problèmes : d’abord nous n’avons pas trouvé le restaurant dans la liste, ensuite nous n’avons pas trouvé le menu. Ensuite, quand nous avons finalement réussi à écrire la liste de ce que nous voulions (2 pizzas, hein …), l’ordi nous a demandé de rentrer un code à 12 caractères avec au moins une majuscule, une minuscule et un signe non alphanumérique à choisir dans une liste de suggestions jointe.

Sans mentir, cela nous a pris une bonne demi-heure : une fois on oubliait la majuscule, l’autre fois la minuscule, ensuite il y avait trop de caractères, ensuite pas assez, ensuite nous avons introduit un signe non alphanumérique non reconnu (bien que figurant dans la liste jointe), etc.

Bref, au bout d’une demi-heure, le code est finalement accepté, mais quand nous appuyons enfin sur « commander », l’ordinateur nous répond qu’un incident est survenu et que la commande est annulée.

Donc, nous avons tout recommencé (cette fois cela ne nous a pris qu’un quart d’heure, parce que nous avions appris à éviter les erreurs les plus grossières dans l’écriture du code secret).

Mais là, l’ordi annule une deuxième fois la commande pour une raison dont je ne me souviens plus très bien (défaut d’identification de la carte de paiement, adresse de livraison non valable, etc.).

Cependant, tenaillés par la faim, nous ne nous décourageons pas.

Finalement, au bout du troisième essai, nous réussissons à passer la commande (heureusement, parce qu’il commençait à pleuvoir) et nous remontons dans l’appartement.

Là, nous attendons la livraison d’Uber Eats (la tâche du livreur consistant en ce cas à sonner à la porte juste à côté du restaurant).

En attendant, nous débouchons une bouteille de Porto et nous donnons quelques coups de fil pour demander des nouvelles d’un ami malade tout en surveillant du coin de l’œil le diagramme d’avancement de la livraison.

Comme le diagramme n’avance pas beaucoup, nous ne nous inquiétons pas et nous continuons à picoler et à donner des coups de fil.

Finalement, au bout d’une heure, comme le livreur ne sonne toujours pas et que le diagramme de livraison reste désespérément immobile, nous descendons en bas de l’immeuble pour apprendre du restaurateur que le livreur est déjà passé il y a trois quarts d’heure.

En consultant le téléphone portable de mon ami.e, nous nous apercevons que ledit livreur aurait essayé de nous appeler 17 fois.

Donc, nous téléphonons à la hot line d’Uber Eats, qui, au bout d’un autre quart d’heure d’attente, nous explique en gros qu’ils ne sont au courant de rien (et donc qu’on peut aller se faire cuire un oeuf).

Comme il n’y avait rien à manger chez mon ami.e (et donc en particulier pas d’oeuf à se faire cuire), nous redescendons en catastrophe chez le restaurateur (en faisant quand même un peu attention aux marches d’escalier, car dans l’intervalle, nous avions quand même presque fini la bouteille de Porto).

Là, le restaurateur nous explique qu’il vient juste de fermer sa cuisine (forcément : il était très tard, au moins 20h00 !!!). Mais, comme il nous connaît bien, et devant notre air désolé, il accepte quand même de nous préparer deux pizzas directement (donc en risquant la fermeture administrative) mais à condition que nous ne restions pas à côté du restaurant pour éviter d’attirer l’attention de la police.

Donc, nous remontons dans l’appartement, et nous finissons la bouteille de Porto en attendant qu’il nous appelle pour nous dire que les pizzas sont prêtes.

Et là, il se produit un truc incroyable : au bout de 10 minutes, ledit restaurateur nous rappelle pour nous dire que les pizzas sont effectivement prêtes.

Dans l’intervalle, Uber Eats nous rappelle également pour nous dire qu’il y a bien eu un problème de livraison, et que le livreur n’ayant pas trouvé notre adresse (donc la porte à côté du restaurant), nous serons remboursés. Apprécions tout de même l’élégance de ce geste commercial !!!

Donc, le cœur joyeux (et un peu pompettes aussi), nous redescendons prendre nos pizzas clandestines dans le restaurant aux lumières éteintes en rasant les murs pour échapper à la Gestap… pardon, à la police.

Bon, ce n’étaient pas les pizzas que nous avions commandées au départ et elles sont arrivées avec 2 bonnes heures de retard. Mais finalement, nous avons quand même passé une excellente soirée…. Et nous n’avons même pas eu à payer le supplément de livraison d’Uber Eats.

On n’arrête pas le progrès….

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