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Entre multiculturalisme et patriotisme

Ils nous voient comme des décadents

20 janvier 2021

Plus je fréquente mes amis chinois, plus je suis frappé du regard de déception étonnée, empreinte d’une sorte de pitié, qu’ils portent sur les pays occidentaux en général, et sur la France en particulier.

Comment se fait-il, nous disent-ils sans tabous, que vous acceptiez de voir votre pays envahi, votre civilisation méprisée et foulée aux pieds, les rues de vos villes transformées en zones de guerre ? Comment se fait-il que les jeunes adultes ne soient pas davantage désireux d’avoir des enfants, et que ces enfants ne se dévouent pas davantage, le jour venu, au bien-être de leurs parents âgés ? Comment se fait-il que vous touchiez autant d’argent sous forme d’aides sociales sans avoir à travailler dur pour cela ? Comment se fait-il que ceux qui gagnent bien leur vie grâce à leurs efforts aient à payer autant d’impôts ? Comment se fait-il que votre police ne soit pas respectée, et que les délinquants ne soient ni arrêtés, ni punis ? Et pourquoi les gens normaux ne réagissent-ils pas plus fortement contre cet effondrement de la société et des valeurs sur lesquels elle se fonde ?

Les chinois que je connais, n’ont pas perdu, eux ce sens des valeurs. Ils sont viscéralement attachés à leur patrie, exprimant volontiers leur fierté d’appartenir à une civilisation glorieuse et à un pays dont l’avenir est aujourd’hui plus que prometteur. Ils sont pénétrés d’un sens très profond des responsabilités familiales, considérant que le premier devoir des parents est d’assurer la réussite de leurs enfants par les études et le mariage, et le premier devoir des enfants de prendre soin de leurs parents devenus vieux –faute de quoi les déviants à ce sacro-saint principe de solidarité intergénérationnelle seraient l’objet d’un opprobre générale. Et ce sont aussi des travailleurs acharnés, qui ne conçoivent même pas que l’on puisse vivre des aides sociales en renonçant ainsi à gagner honnêtement sa vie et, si possible à s’enrichir, par un constant effort personnel. Sans oublier, bien sûr, le fait que pour eux, un voleur ou un cambrioleur sont naturellement de méchants hommes qu’il faut arrêter et mettre en prison. Ordre, travail, famille, patrie : voici le socle des valeurs morales grâce auxquelles la Chine est en train s’élever au rang de première puissance mondiale, tandis que l’Occident déboussolé par la perte de ces mêmes valeurs est en train de s’enfoncer dans la décadence et le chaos.

Car ce ne sont pas les dépenses ruineuses d’aide sociale ou les interventions sans limites d’un Etat-providence devenu obèse qui fondent la force et la cohésion d’une nation : c’est simplement l’existence d’un socle de valeurs morales partagées qui font que chaque citoyen s’estime lié par un ensemble contraignant de devoirs vis-à-vis de la société. En l’absence de ce sens du devoir, aucune aide sociale n’endiguera la montée d’une exclusion liée à l’effondrement des solidarités familiales. Aucune arme sophistiquée ne suppléera à l’occasion d’une guerre à l’absence de patriotisme et d’esprit de sacrifice des citoyens-soldats ; aucune aide à l’emploi ne remédiera au déclin profond de l’amour du travail, déclin lui-même alimenté par une gigantesque mécanique de transferts sociaux ayant pour conséquence ultime de décourager l’effort et de favoriser la fainéantise.

Bref, la disparition du sens du devoir et de la responsabilité entraînera un immense affaiblissement collectif, auquel aucune montagne de dépenses publique ne parviendra à remédier. L’Etat-providence, avec sa débauche d’aides publiques à guichets ouverts, ne jouera plus dans ces conditions que le rôle d’un gigantesque cache-misère. Un peu comme si le capitaine d’un paquebot en train de couler préférait distribuer des billets de banque à ses passagers pour les calmer plutôt que de colmater le trou de la coque.

Pourquoi avons-nous abandonné ces valeurs fondamentales ? Pourquoi pratiquement personne ne se dresse-t-il pour les défendre ? Sans doute, pour partie parce qu’elles ont été, à un moment de notre histoire, associées à une droite extrémiste, permettant aujourd’hui encore à la gauche pseudo-progressiste de stigmatiser comme pétainistes ceux qui s’en réclament. Mais aussi parce que les dérives conjointes de l’individualisme de jouissance et de l’infantilisation par l’Etat-providence ont instillé dans le cœur de chacun des attitudes de repli, d’irresponsabilité, ainsi que des comportements de rentiers qui font que personne n’a plus envie aujourd’hui de se dévouer pour arrêter un voleur dans la rue, défendre son pays en cas de guerre ou prendre soin de ses aînés, bref, pour se livrer des activités potentiellement dangereuses et qui pourraient tant soit peu menacer son bien –être personnel.

Ce lâche et égoïste renoncement se drape commodément dans une attitude soi-disant progressiste de relativisme moral et de tolérance à la différence. Sous prétexte d’ouverture d’esprit – et en fait pour éviter les ennuis -, nous nous trouvons ainsi amenés à accepter sans réagir n’importe quelle déviance aux normes de comportement les plus élémentaires et à renoncer à imposer le respect d’un minimum de valeurs et de devoirs partagés.

Plus que toute autre cause, c’est cette déchéance morale, c’est ce lâche abandon des valeurs les plus essentielles, qui explique que l’Occident en général, et la France en particulier, aient cessés d’être craints et admirés par le reste du monde. Pourquoi en effet, respecter ces peuples corrompus et veules, qui ont ne sont même plus fiers de leurs propre histoire, qui envoient mourir leurs vieillards dans des asiles, qui ne travaillent plus et ne font plus d’enfants, qui détalent sur les champs de bataille lointains comme devant les voyous au cœur de leur propres villes, et qui laissent se développer en leur sein, sous prétexte de tolérance, les extravagances les plus indignes et les comportements les plus insensés ? De tels peuples, tombés dans l’avilissement, ayant perdu tout dignité, tout respect d’eux-mêmes, ne méritent plus que d’être méprisés, envahis et dépouillés,

Aucun plan d’investissements, aucun programme de dépenses publiques, aucune intervention de l’Etat-providence ne parviendront à enrayer ce déclin. La seule chose qui pourrait le permettre, c’est un redressement moral, qui permettrait à chacun de retrouver le sens des valeurs fondamentales, de la normalité et des devoirs qui en découlent pour lui. Mais avec une école publique aux mains des gauchistes diversitaires, qui enseignent jour après jours à nos enfants à mépriser leur pays au nom du mondialisme, à cultiver leur égoïsme au nom de leurs droits supposés, et à accepter la décadence au nom de la tolérance, nous sommes très mal partis pour y arriver.

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