27 janvier 2021
Il était déjà possible aux spécialistes ou tout simplement aux gens un peu clairvoyants de dénoncer l’existence d’une profonde crise d’efficacité de l’Etat dans des domaines tels que l’éducation, la sécurité, le développement industriel, la défense des frontières, l’existence d’un chômage structurel directement lié au mode de régulation du marché du travail, l’incapacité à maîtriser les déficits sources de gonflement de la dette publique, et j’en passe.
Les dirigeants de cet Etat avaient jusqu’ici réussi à plus ou moins masquer cette faillite frontale et multiple à l’aide de statistiques à demi trafiquées, de détournement d’attention sur de faux problèmes et d’annonces tonitruantes sur le lancement de nouveaux programmes miraculeux aux résultats impossibles à évaluer.
Mais, avec la crise du COVID, il me semble que l’ineptie de l’Etat et son incapacité a gérer efficacement les enjeux collectifs de notre pays apparaît cette fois au grand jour. Un peu comme une radiographie aux rayons X, elle a révélé toutes les faiblesses de cet Etat : l’autoritarisme associé à une méconnaissance des réalités de terrain, l’enlisement bureaucratique, le manque de préparation technique, les cafouillages politiques, les Berezina logistiques et in fine la très forte tendance à recourir au mensonge ou aux demi-vérités pour masquer ces dysfonctionnements majeurs.
Or cette faillite étatique que nous observons au grand jour et pour ainsi dire en direct à l’occasion de ce problème de santé publique, était déjà à l’oeuvre, de manière moins voyante mais tout aussi destructrice, dans presque tous les autres domaines de l’action publique, et avec exactement les mêmes causes.
Quand nous rendrons-nous enfin compte qu’une réforme majeure et radicale de l’Etat, destinée à restaurer son efficacité en réduisant drastiquement ses domaines d’intervention et en le libérant, dans les quelques domaines où il continuera d’intervenir, du carcan bureaucratique qui le paralyse, constitue pour notre pays l’une des priorités les plus urgentes ?
Et au lieu de cela, nos dirigeants pratiquent une sorte de fuite en avant en étendant constamment leurs interventions à de nouveaux domaines justifiant la mise en place de nouveaux programmes, sans même chercher à vérifier (et pour cause) si leurs précédentes interventions ont été efficaces…. C’est à pleurer !!!!