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Entre autoritarisme et chaos

Petit dialogue imaginaire

9 octobre 2020

Automne 1938. Hitler vient d’envahir un nouveau pays. Entre deux petites belotes, la France s’inquiète.

Le président du Conseil convoque son ministre :

– Il faut faire quelque chose !!!

– Oui, mais quoi ? Nos armées ne sont pas prêtes, et de toutes manières le peuple n’a pas envie de se battre !!

– Alors, votons une loi !!! C’est ce qu’on fait toujours en France quand on ne veut rien faire tout en faisant semblant de faire quelque chose !

– Oui !! C’est ça, une loi !!! On l’appellerait « loi contre le nazisme ».

– C’est bien… Mais si on met le mot « nazisme », vous ne pensez pas que cela va énerver Hitler et les nazis ?

– C’est vrai… Alors, appelons-la « loi contre le fascisme » !!

– Oui mais alors, Mussolini risquerait d’être vexé !!

– Alors, disons « loi contre le totalitarisme »…

– Vous n’y pensez pas, Staline pourrait prendre la mouche !!

– Bon, alors appelons-la « loi pour la défense de la démocratie »

– Mais si on met le mot « défense », vous ne pensez pas que ça risque d’avoir l’air un peu agressif contre les non-démocrates ?

– Bon, alors disons « loi pour la promotion du vivre-ensemble »…

– Ah !! oui ça c’est bien, mais il faut tout de même réaffirmer notre opposition à tous les extrémismes.

– Bon, alors disons « loi pour la promotion du vivre-ensemble et contre le nationalisme cocardier ».

– Oui, ça, ça me plaît bien, c’est équilibré comme formulation, pas agressif contre aucun pays étranger…

– Et pour le contenu de la loi ?

– Euh… En fait on n’y a pas encore pensé…

– Eh bien, je propose l’interdiction de l’accroche de drapeaux nazis sur les monuments de Paris et du défilé au pas de l’oie sur les Champs-Elysées..

– Oui, c’est bien, d’autant qu’il n’y pas beaucoup de chances que ça se produise, eh, eh !! Comme ça on n’aura rien à faire, finalement…

– Pour être équilibré, il faudrait aussi prévoir une répression accrue des manifestations de xénophobie anti-allemande et une promotion de l’enseignement de l’allemand à l’école… Et puis, on pourrait aussi créer un observatoire de l’extrémisme. Ca permettrait d’embaucher quelques fonctionnaires et de réduire le chômage..

– Et pour les sanctions en cas d’infraction ?

– Il faut privilégier la pédagogie par rapport à la répression, alors je propose un simple rappel à la loi à la première infraction et une amende de catégorie 3 avec stage de citoyenneté en cas de récidive.

– Oui, c’est bien, c’est équilibré, et avec ça, Hitler n’a qu’à bien se tenir !!!

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