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Entre autoritarisme et chaos

Journal d’un confiné: les mots qu’il faut

L’Etat sait toujours trouver les mots qu’il faut pour justifier la montée de l’oppression inefficace qu’il exerce chaque jour un peu plus sur la société en général et sur chaque individu en particulier ;

Parmi ces mots magiques prononcés en boucle comme des mantra, qui disqualifient les opposants à la dictature étatique qui vient en les faisant apparaître comme des obscurantistes bornés, j’en sélectionnerai trois, plus ou moins issus de notre triste actualité : « enjeu collectif », « droits fondamentaux », « progrès moral »

Un « enjeu collectif », c’est un problème tellement complexe que l’action d’un individu isolé ne serait pas en mesure de le résoudre. Il faut donc, disent les étatistes, faire appel à l’Etat pour le régler.

Par exemple, une dépression économique grave, c’est un « enjeu collectif » qui justifie que l’Etat ouvre les vannes de la dépense publique pour redresser l’économie. Ou bien une épidémie virale, c’est un « enjeu collectif » qui justifie que l’Etat transforme tous les habitants d’un pays en prisonniers semi-volontaires.

On ne sait pas très bien ce qui serait passé si l’Etat n’avait rien fait. Sans doute les crises en question auraient-elles fini par se résorber d’elles-mêmes par des mécanismes naturels ??

Par contre, on voit bien où conduisent les mesures étatistes : destruction des libertés, d’une part ; faillite des finances publiques, de l’autre.

Un « droit fondamental », c’est par exemple le droit pour toute personne d’avoir accès à l’éducation, au logement, à la santé, voire à la culture simplement parce qu’il s’est donné la peine de naître. Il faut donc, disent les étatistes, créer pour cela des universités d’état, des logements collectifs et des hôpitaux publics.

Mais comment financer ces pseudo-droits sans contrepartie, affirmés de manière abstraite et démagogique, ces « faux droits » comme les appellent les auteurs libéraux ? Bien entendu, par l’augmentation des impôts.

Et c’est ainsi que l’on spolie les gens entreprenants du fruit de leurs efforts pour financer des universités tiers-mondisées, des HLM sinistres et des hôpitaux sans moyens.

Enfin, un « progrès moral », c’est le fait de mettre fin à une injustice ou à une discrimination immémoriale. Et il revient, encore une fois, à l’Etat d’intervenir pour briser les résistances d’une société rétrograde.

Par exemple, la libération de la femme de l’ancienne domination patriarcale, c’est « un progrès moral » qui justifie que l’on vote toute une série de lois en faveur de l’égalité, contre les discriminations ou contre les comportements sexistes.

Ces lois sont-elles vraiment efficaces ? Cela ne sera le cas qu’à la condition que les membres de la société s’approprient collectivement ces enjeux. Mais alors, avait-on besoin d’une loi si l’évolution naturelle des mœurs conduit au même résultat ? Et, à l’inverse, à quoi sert de voter une loi antisexiste nouvelle si on ne sait endiguer un ensauvagement général de la société qui conduira à une montée de la violence contre les femmes comme de toutes les autres formes de violence ?

Par contre, ce qui est certain, c’est que ces lois féministes conduisent d’une part à une sorte e stigmatisation et de criminalisation a priori des hommes ; et que d’autre part, elles introduisent entre les sexes un dangereux ferment d’hostilité.

Bref, la propagande étatiste est bien rôdée : car affirmer que l’on est contre « la solidarité collective », « les droits humains fondamentaux » ou encore « le progrès social et moral », c’est juste une attitude suicidaire qui vous conduit à affronter l’opprobre de vos congénères courroucés. « Comment ? Tu veux laisser les gens crever de l’épidémie ? Tu te fiches qu’ils n’aient pas de logement ? Tu veux que les femmes continuent à être battues, violées et exploitées ? Mais tu n’es qu’une infâme crapule, qui ne mérite même pas qu’on discute avec lui !!!! ».

Bien sûr, je ne veux rien de tout cela. J’ai envie que les gens soient en bonne santé, qu’ils aient en toit, et que mes amies les femmes que j’aime tant soient heureuses. Mais j’affirme que tous ces slogans progressistes et démagogiques sont autant de faux-semblants et de promesses vaines, justifiant l’approfondissement de la dictature étatique et de son contrôle sur nos vies. Dictature collectiviste qui d’ailleurs ne conduira elle-même à terme, comme toutes celles qui l’ont précédé, non à des lendemains qui chantent, mais à la misère, à la pénurie et à l’oppression.

(texte rédigé le 1er avril 2020)

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