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La dictature insidieuse

Taqiyya ! : Où en est l’infiltration de la société française par les islamistes ?

ImageDans mon prochain ouvrage, « La dictature insidieuse – Entre totalitarisme et chaos  », je compte exposer l’idée selon laquelle différents groupes de pressions multiculturalistes ou communitaristes – féministes, LGBT, anti-racistes, islamistes, etc. –  s’efforcent d’infiltrer l’appareil d’Etat et la vie politique afin d’imposer leurs idées minoritaires. L’ouvrage de Mohammed Sifaoui, « Taqiyya ! » aurait pu arriver en ce sens à point nommé puisqu’il ambitionne de montrer (je cite), « comment les Frères musulmans veulent infiltrer la France. » Mais si le diagnostic qu’il nous livre à cet égard, après une enquête longue et approfondie, est effectivement très inquiétant, il ne répond pas exactement à ma question de départ : en effet, si les stratégies d’influence occulte des islamistes sont bien décrites dans leur caractère général, l’ouvrage fournit par contre relativement peu d’information précises sur des cas d’infiltration avérés à l’intérieur de l’appareil d’Etat, des collectivités locales, des services publics ou même des partis politiques.

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Journaliste spécialiste de l’islam politique, Mohammed Sifaoui nous révèle dans ce livre les stratégies de dissimulation et de mensonge (« Taqiyya ») par lesquelles les islamistes et plus particulièrement les Frères musulmans cherchent à imposer leur agenda politique à la société française en se posant comme seuls représentants légitimes de tous les musulmans vivant dans notre pays.

Le livre commence par un intéressant historique de la Taqiyya (pratique musulmane de la dissimulation et du double langage destiné à tromper les infidèles), dont nous comprenons vite que l’auteur y voit l’un des principes d’action fondamentaux des Frères musulmans. Il s’insurge ensuite contre l’attitude trop fréquente de déni voire de compromission par rapport à ces stratégies islamistes. Stratégies qui, précise-t-il, ne visent d’ailleurs pas à l’établissement d’un régime islamique en France, mais à la réislamisation en profondeur des populations musulmanes vivant dans notre pays de manière à les couper des valeurs républicaines, tout en utilisant l’Europe comme une base arrière pour la conquête du pouvoir dans les pays musulmans. Est alors enclenché, de manière intentionnelle, un cercle vicieux de fracturation de la société française, où les comportements isolationnistes d’un partie des musulmans alimentent un rejet de nature populiste à l‘encontre de leur religion dans son ensemble, ceci induisant à son tour chez les premiers une montée du sentiment victimaire qui les pousse dans les bras des fondamentalistes.

Reprenant l’historique troublé de la relation entre les élus républicains avec l’Islam de France – depuis  le pénible accouchement du CFCM par Nicolas Sarkozy en 2003, jusqu’aux rapports distants  entretenus par Emmanuel Macron avec cet organisme aujourd’hui discrédité – l’auteur montre que nos dirigeants politiques à la recherche d’interlocuteurs présentables se sont souvent fourvoyés, de manière plus ou moins naïve, en tentant d’établir une forme de coopération avec les représentants des Frères musulmans (UOIF, aujourd’hui devenue « Musulmans de France »), trompés en cela par leurs attitude affichée de modération alors que ceux-ci sont en fait partisans d’un islam pur et dur.

Il présente ensuite de manière particulièrement claire et pédagogique l’histoire des différents mouvements islamistes modernes, depuis leurs origines jusqu’à leurs développements contemporains : Wahabisme saoudien aux racines anciennes, engagé depuis bientôt un demi-siècle dans une offensive prosélyte mondiale ; Frères musulmans créés en Egypte en 1928 ; révolution chiite iranienne de 1979 ; soutien accordé par l’Occident aux islamistes lors de la guerre d’Afghanistan, qui a elle-même constitué l’incubateur militaire du djihadisme mondialisé d’aujourd’hui. Il montre à cet égard que, même s’ils s’en défendent, les Frères musulmans ont créé avec leur rhétorique fondamentaliste et anti-occidentale la matrice idéologique dont est sorti, par l’intermédiaire du radicalisme Takfiriste ou de la pensée Qutbiste, le terrorisme djihadiste [1].

A partir des années 1980, les mouvements islamistes commencent leur montée en puissance en Europe,  considérée par eux moins comme une terre de conquête que comme une base arrière à partir de laquelle ils pourraient développer une stratégie de prise un pouvoir dans les pays musulmans aux régimes laïque ou nationalistes [2] : naissance en France de l’UIOF en 1983, développement du Tabligh dont on ne sait pas très bien s’il s’agit d’un mouvement quiétiste ou violent, salafismes aux expressions diverses. L’auteur montre à ce propos la forte osmose existante entre tous ces mouvements d’essence anti-moderniste et anti-occidentale, ainsi que l’absence de barrières étanches entre les formes d’expression supposément pacifiques et les engagements plus violents entre lesquels certains militants naviguent en fonction de leurs convictions du moment.

Le livre écrit ensuite les principales méthodes d’action employées par les Frères :

La Taqiyya ou dissimulation. Les Frères jouent sur l’ambiguïté de leur double discours : d’une part, celui, modéré, qu’ils tiennent face à la société laïque, où ils se posent en équivalents musulmans des démocrates chrétien pour désamorcer les craintes à leur encontre [3] ; et d’autre part, celui, fondamentaliste et intolérant, qui est le leur en interne. Face au monde extérieur, ils évitent, à la différence des salafistes, d’afficher lors de leurs apparitions publiques  des signes d’appartenance trop visibles, notamment vestimentaires, ce qui tend à rassurer leurs interlocuteurs laïques. Par contre, leur mode de fonctionnement occulte s’apparente par certains aspects à ceux d’une secte, à travers par exemple l’exigence d’un acte d’allégeance solennel et secret, le Bay’aa, imposé à leurs membres.

Le pragmatisme et la patience. Les Frères jouent sur la durée et le temps long. Lorsqu’ils savent ne pas pouvoir prendre le pouvoir dans un pays non musulman, ils se replient avec pragmatisme sur un simple objectif de sécession communautaire, acceptant si nécessaire des compromis ou alliances provisoires avec les mécréants. Dans les pays occidentaux, ils savent jouer avec habileté du cadre démocratique pour propager leur idéologie alors que celle-ci est en fait  profondément anti-démocratique. Et, le jour venu, lorsque le rapport de force a basculé en leur faveur, ils tombent bas les masques comme le montre en Turquie l’actuelle dérive autoritaire d’Erdogan, dont le parti – l’AKP, proche des Frères – fut longtemps présenté comme un parti modéré – une sorte de « démocratie-chrétienne » à la mode turque.

La victimisation, l’instrumentalisation des luttes et la pratique de l’indignation à double vitesse. Dans le discours des Frères, toute action contre un musulman est montée en épingle afin de dénoncer l’existence d’une prétendue stigmatisation tandis que le terrorisme politique islamique est oblitéré ou ramené à de simples faits divers. Les luttes anticoloniales comme le conflit palestinien ou encore certaines causes sociales sont utilisées par les Frères pour créer un climat favorable à la diffusion de leurs idées au sein des milieux musulmans. Le  corpus islamique est instrumentalisé pour suggérer aux musulmans qu’ils font partie d’une communauté unique devant se ranger sous la bannière des Frères afin de placer la religion au coeur de la vie sociale dans tous ses aspects.

L’infiltration, l’entrisme et la stratégie du caméléon. Le militantisme des Frères musulmans, au départ limité aux mosquées, rayonne aujourd’hui dans toute la société française à travers la création de centres de diffusion de la pensée islamique (cf. infra), la mise en place d’un réseau organisation communautaires, notamment de jeunesse (UJM, EMF, JMF…) ou encore le développement de l’action sociale auprès des populations déshéritées. Les Frères s’infiltrent également dans les réseaux associatifs existants et dans certains partis politiques, briguent parfois, sans afficher clairement, leur appartenance des mandats électoraux (Sarcelles, Garges-les-Gonesses), et s’imposent comme des interlocuteurs crédibles auprès d’élus dont ils obtiennent des concessions au communitarisme dans l’espoir de gagner les voix musulmanes ou de préserver la paix civile. Ils conjuguent habilement d’activisme de groupes de pression très locaux avec des actions de lobbying plus classique au niveau national. Dans le monde universitaire, ils ont réussi à infiltrer partiellement l’UNEF et sont bien implantés sur de nombreux campus, comme Le Mirail, Paris VIII, etc. Ils sont également très présents à la CGT, ainsi que dans différents métiers ou entreprises : compagnies de taxis ou d’ambulance, RATP, …

Les Frères activistes se comportent ainsi comme des caméléons en s’engageant dans la vie sociale. Cette stratégie d’apparente intégration est naïvement perçue par certains interlocuteurs, élus ou autres, comme une volonté de participation à la démocratie laïque et à la société moderne, alors qu’elle sert fait un objectif d’infiltration en son sein afin d’y promouvoir à terme un discours anti-laïque et anti-démocratique. Les Frères investissent ainsi peu à peu les espaces publics, la vie associative, l’action sociale, diffusant un discours prosélyte de proximité…   

Le hochet de l’islam modéré. Les Frères musulmans sont passés maîtres dans l’art de duper les hommes politiques et les médias en s’érigeant en incarnation d’un islam modéré et en établissant un parallèle trompeur avec la démocratie chrétienne. Ils se banalisant dans le système médiatique français en se faisant représenter par des personnes instruites et présentant bien. Ils instrumentalisant le désir des journalistes de trouver des « musulmans modérés » pour passer à l’antenne et condamner les attentats terroristes récurrents – la menace terroriste constituant à cet égard pour eux une aubaine. Ils savent également jouer avec habileté sur la culpabilité collective vis-à-vis du reproche récurrent d’islamophobie. Sur le plan politique, ils avaient même, en 2003, réussi à convaincre le ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, qu’ils pouvaient l’aider à organiser l’islam de France en se voyant confier des responsabilités importantes au sein du CFCM en cours de création.

Après un passionnant chapitre consacré aux grands théoriciens et propagandistes de l’Islam radical, l’ouvrage décrit les étapes de la lente implantation des frères musulmans en Europe dans les années 1960, avec notamment la création en 1962 de la Ligue islamique mondiale. D’abord très limitée, portée par quelques idéologues et hommes d’affaire de talent, cette implantation prend de l’ampleur à la charnière des années 1980-1990 (création de l’UOIF en 1983).

La propagande. Aujourd’hui, les Frères disposent de multiples et puissants moyens de propagande. Le tristement célèbre Youssouf al-Qaradhaoui lance régulièrement depuis le Qatar ses appels à l’intolérance et à la conquête pour assurer la domination mondiale de l’Islam, tandis que Tarik Ramadan, avec son look moderne et séduisant de professeur genevois branché, virtuose du double-langage, joua jusqu’à ses déboires judiciaires récents un rôle important dans la réislamisation de la jeunesse musulmane européenne. Cette propagande diffuse un discours de haine et repli identitaire, tissée de propos anti-démocratiques, misogynes, antisémites. Elle vise à la fragmentation et à la division des sociétés laïques et démocratiques, et, là où c’est possible, à l’instauration d’un régime religieux totalitaire, contrôlant tous les aspects de la vie sociale sur la base d’une interprétation conservatrice et anti-républicaine de l’Islam, offrant ainsi une solution idéologique à une jeunesse déboussolée : « l’Islam est la solution ». Elle est diffusée à travers les chaînes satellitaires, les sites internets, les réseaux sociaux et les librairies dites musulmanes et en fait islamistes. Quant à l’institut de formation IESH créé à Château-Chinon en 1992, et qui depuis a essaimé un peu partout en Europe, il a formé d’innombrables militants ou sympathisants des Frères – parmi lesquels quelques futurs djihadistes. L’auteur le soupçonne de diffuser une pensée radicale sous le couvert rassurant d’un institut culturel, même s’il semble bénéficier d’une grande mansuétude, balançant entre naïveté et complicité, de la part des élus et pouvoirs publics.   

La contre propagande. Les propagandistes des Frères n’hésitent jamais à bondir lorsqu’il s’agit d’affaiblir ou de discréditer toute forme de critique à leur encontre. Lorsque les preuves s’accumulent du financement du terrorisme ou des mosquées françaises par le Qatar, les propagandistes proches de ce même Qatar, comme Nabil Ennasri – qui par ailleurs n’hésite pas à rendre hommage aux terroristes du Hamas éliminés par l’armée israélienne -, montent au créneau pour nier violemment ces accusations. Un chantage à l’islamophobie, animé par des organismes comme le CCIF, est mis en place pour faire taire et intimider les lanceurs d’alerte contre l’islamisme, en développant contre eux, parfois avec succès, une véritable guérilla judiciaire, tandis qu’ils sont harcelés voire menacés sur les réseaux sociaux. Tout propos sur la réalité de l’antisémitisme musulman, sur la montée du communitarisme, sur la violence des jeunes criminels des quartiers dits « sensibles », voire même sur la nécessité de faire respecter la loi républicaine face aux menées des religieux fondamentalistes, est taxé d’islamophobe. Le Hamas est dédouané, au nom de la lutte anti-sioniste, de son caractère d’organisation terroriste exerçant une dictature sur le peuple palestinien de Gaza. De fausses statistiques et des informations biaisées sont diffusées pour créer le sentiment de la  montée d’un climat antimusulman. Les Frères prennent ainsi littéralement les musulmans en otages en les victimisant et en les infantilisant, aidés en cela par un certain nombre d’universitaires et d’hommes politiques de gauche aveugles ou manipulés.

La création d’une contre-société. Les Frères multiplient les initiatives visant à enfermer les musulmans dans une contre-société coupée de la république laïque. Ils incitent d’abord ceux-ci à marquer leur différence par des signes visibles. Ils poussent ainsi les femmes à prendre le voile, alors qu’il ne s’agit pas clairement d’un précepte de la religion islamique, car cette pratique présente à leurs yeux des avantages multiples : 1) imposer progressivement des marqueurs d’islamisation à l’intérieur même des sociétés occidentales ; 2) symboliser une uniformisation de la pensée à travers celle des codes vestimentaires ; 3) marquer un statut d’infériorité des femmes et les rendre différentes et inassimilable à la société occidentale ; 4) faire du voile un symbole de la lutte pour la reconnaissance de l’irréductibilité islamique en Occident ; 5) mettre un œuvre une tactique de provocation comme dans le cas du burkini ; 6) utiliser les résistances à cette pratique pour alimenter un discours victimaire dans le contexte d’un rapport de force avec la société laïque… Tout cela avec la complicité des idiots utiles du gauchisme culturel, qui ne voient pas – ou refusent de voir – la perversité de cette stratégie.

Quant au halal, qui désormais ne concerne pas seulement la viande mais toutes sortes de pratiques sociales (du mariage au covoiturage), il permet à la fois d’accélérer l’enfermement de l’individu musulman dans des structures communautaires, et de réaliser de juteux bénéfices venant alimenter les caisses des institutions fréristes comme celles des hommes d’affaires qui gravitent autour d’elles.

Au niveau local, les Frères musulmans ont, depuis leur naissance en Egypte, développé une tradition d’action sociale destinée à apparaître comme des bienfaiteurs aux yeux de populations déshéritées et abandonnées par l’Etat, tout en étant instrumentalisée comme un vecteur de propagande. Ils mettent aujourd’hui en œuvre cette démarche, sous des formes modernisées, dans la France contemporaine, tirant parti du vide créé par l’abandon de certains territoires par la république. A travers l’investissement du terrain social par la multiplication des actions caritatives, ils créent progressivement une contre-société à caractère islamique et communitariste : présence dans les salles de sports, banalisation des phénomènes de non-mixité, éviction de fait des non-musulmans, incitation à une pratique religieuse ostentatoire jusqu’au sein même des services de certaines municipalités de banlieue. Très organisés, responsables, capable de « tenir » certains quartier jusqu’à en éliminer totalement la petite délinquance, ils se font ainsi apprécier des élus locaux sur lesquels ils peuvent alors peser pour en obtenir des concessions en échange de leur coopération. Une situation dont on peut donner de nombreux exemples notamment dans les banlieues des grandes villes : région parisienne (Seine Saint-Denis, Val d’Oise…), Rhône, région PACA… Ils s’infiltrent ainsi dans tous les recoins de la vie sociale pour fragmenter la société démocratique et imposer à l’ensemble des musulmans des pratiques rétrogrades et sécessionnistes.

Les Frères subissent cependant la concurrence des wahabistes et des salafistes, et également celle des réseaux turcs, qui, quoiqu’idéologiquement proches d’eux, diffusent simulanément un discours nationaliste au service du régime d’Erdogan, notamment dans l’est de la France (Alsace) où ils sont très bien implantés.

L’auteur dénonce enfin, dans un dernier chapitre, les ambitions individuelles et les naïvetés politiques qui facilitent les stratégies d’infiltration des Frères musulmans en les reconnaissant à tort  comme des interlocuteurs crédibles, tenants d’un Islam modéré et respectueux des valeurs de la république.

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Le livre, résultat d’une longue enquête menée par un auteur bien au fait de la culture islamique, nourri d’un nombre impressionnant d’exemples et d’anecdotes démontrant une connaissance intime du sujet, convainc dans l’ensemble de la réalité des stratégies d’infiltration islamistes et du danger qu’elles représentent. Mais il suscite cependant aussi des réserves.  Ses nombreuses disgressions ou redites lui donnent  un caractère un peu brouillon. D’excellentes analyses de fond voisinent avec des anecdotes à l’intérêt parfois discutable ou des insinuations inabouties. Les portraits de certains protagonistes sont truffés d’attaques ad’hominem où l’on ne parvient pas toujours à faire la part des choses entre les différends politiques et les antipathies personnelles de l’auteur. Tout cela nuit quelque peu à la tenue de l’ouvrage sur le plan strictement intellectuel.

Par ailleurs – mais là je parle davantage de mes propres recherches que du livre lui-même – l’ouvrage m’a fourni peu d’informations précises et nouvelles sur le point qui m’intéressait le plus, à savoir les stratégies d’infiltration islamistes au sein des institutions publiques : Etat, collectivités locales, services publics…  Tout au plus saurons-nous qu’on parle beaucoup de religion dans certaines sections locales de la CGT, que certains bureaux de la mairie de Corbeilles-Essonnes ferment le vendredi après-midi pour permettre aux employés d’aller prier, ou encore que certains conducteurs de RATP refusent de serrer la main aux femmes. C’est, certes, très inquiétant, mais il n’y a pratiquement rien là-dedans de nouveau par rapport à que je savais déjà. Le livre m’a donc déçu sur ce point, et j’en ai été réduit, pour en savoir plus, à lire le rapport parlementaire publié en juin 2019 sur la question. Un texte qui, malgré d’intéressants passages sur la réalité de l’islamisation en milieu sportif et carcéral, et sur l’absence de garde-fous solides face à ce phénomène sur les campus universitaires, propose un diagnostic plutôt rassurant dans l’ensemble, notamment en ce qui concerne les fonctions régaliennes de l’Etat (police, justice, armée), qui seraient globalement peu touchées par ce phénomène. Il est vrai, que, quelques semaines après la publication du rapport, avait lieu la tuerie de la Préfecture de police de Paris…

Mohammed Sifaoui, Taqiyya !, Comment les frères musulmans veulent infiltrer la France, Editions de l’observatoire, 2019, 411 pages, Paris.

Nb : cette fiche de lecture s’inscrit dans mon actuel travail de rédaction d’un ouvrage intitulé « La dictature insidieuse – Entre totalitarisme et chaos  », où je tente de mettre à jour les mécanismes par lesquels l’Etat français contemporain réduit peu à peu nos libertés. Pour tester mes hypothèses de travail, je suis en ce moment amené à lire un grand nombre d’ouvrages, récents ou plus anciens, portant sur ces questions. Comme les autres comptes rendus de lecture du même type que je publierai au cours des semaines suivantes, le texte ci-dessous ne porte donc pas directement sur l’ouvrage lui-même, mais sur la manière dont il confirme ou infirme les thèses que je souhaite développer dans mon propre livre, et que je présente au début du compte-rendu sous la forme d’un encadré liminaire, afin de les tester à l’aune de cette nouvelle lecture.


[1] Cette excellente rétrospective ne m’a cependant pas permis de bien comprendre dans quelle aire d’influence s’inscrivait le mouvement dit « salafiste » et quels liens exacts il entretenait avec d’une part le wahabisme, d’autre part les Frères musulmans.

[2] Un temps alliés, notamment en Egypte aux militaires nationalistes, les frères musulmans ont ensuite été réprimés par eux et préparent maintenant leur revanche.

[3] Cette stratégie de dissimulation vis-à-vis de la société dominante portant également, dans le langage des frères,  le nom, de « jurisprudence des minorités ».

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