Film musical de John Landis, avec Dan Aykroyd, John Belushi, James Brown, Cab Calloway, Aretha Franklin, Ray Charles, John Lee Hooker et bien d’autres musiciens de Rn’B, 1980, Etats-Unis, 133 minutes.
Juste libéré de prison, Jack Blues (John Belushi) décide avec son frère Elwood Blues (Dan Aykroyd) de reconstituer leur ancien orchestre de R’n’B pour récolter les fonds nécessaires au sauvetage de l’orphelinat où ils ont été élevés dans leur enfance. Mais avec ces deux pieds-nickelés incontrôlables, rien ne peut se dérouler normalement…
Les personnages et l’orchestre des Blues Brothers étaient célèbres auprès du public américain bien avant la réalisation du film, puisqu’ils animaient l’émission Saturday Night Live de la NBC. Mais l’immense succès du film à sa sortie ne s’explique pas seulement par ce capital de notoriété. Il tient à la fois à son humour déjanté et à l’exceptionnelle qualité de sa bande musicale.
Complet défraîchi, chapeau et lunettes noires, toujours crâneurs et détachés au milieu des pires galères, nos deux superbes loosers nous font rire pendant deux heures par leur mélange de générosité, de muflerie vis-à-vis des femmes, d’irrespect des lois (surtout celles du code de la route) et d’une longue série de combines fumeuses censées les sortir de l’accumulation de pétrins où ils se fourrent.
Ils arrivent ainsi à se mettre à dos toute la police et la garde nationale de l‘lllinois, le parti nazi local, les membres d’un orchestre de Country music, ainsi que la fiancée délaissée de Jack. Celle-ci essayera successivement d’en finir avec eux à l’aide d’un lance-roquette, d’une bombe télécommandée, d’un lance-flammes et d’un fusil mitrailleur, avant de s’évanouir sous les baisers de son ancien amant.
Mais tous ces obstacles ne les empêcheront pas de réunir et de verser au fisc les 5000 dollars nécessaires à la survie de l’orphelinat de leur enfance… Avant de poursuivre, après avoir provoqué l’un des plus gigantesques carambolages de l’histoire du cinéma, leur carrière musicale en prison, y interprétant Jailhouse rock pour le plus grand bonheur des gardiens et des détenus.
Car les Blues Brothers ne sont pas seulement de désopilants fauteurs de troubles en tous genres, mais aussi – et surtout – de merveilleux musiciens, qui vont nous entraîner au gré de leurs péripéties dans la découverte de ce que le R’n’B a de meilleur.
En tentant de reconstituer leur ancien orchestre, ils vont en effet rencontrer quelques-uns des plus grands interprètes de cette musique : James Brown en révérent baptiste dans un fabuleux numéro de Godspell chanté et dansé (The Old Landmark), Aretha Franklin en tenancière de snack-bar peu désireuse de voir son cuisinier de mari abandonner les fourneaux pour reprendre sa trompette (Think), Ray Charles en généreux vendeur de matériel musical (Shake a Tail Feather), John Lee Hooker en guitariste de rue (Boom Boom Boom), Cab Calloway interprétant un inoubliable « revival » de Minnie the Moocher.
Quant à l’orchestre des Blues Brothers, une fois reconstitué, il nous offre également quelques magnifiques thèmes de R n’ B, animés par la présence scénique burlesque et décalée des deux frères : Peter Gunn Theme, Gimme Some Lovin’, Sweet Home Chicago, Rawhide, Everybody Needs Somebody to Love, Jailhouse Rock, plus le Blues She Caught the Katy en bande sonore au début du film.
La danse, moins à l’honneur que la musique, est tout de même représentée dans le film par deux magnifiques séquences : un Godspell déjanté sur la chanson de James Brown The Old Landmark et une scène très vivante de danse de rue sur la musique de John Lee Hooker.
Après avoir reçu un excellent accueil du public comme de la critique à sa sortie, s’est progressivement transformé en œuvre-culte, donnant même lieu en 2000 à un « remake » qui malheureusement n’arrive pas à la cheville de l’original.
Quant à moi je pourrais revoir encore dix fois The Blues Brothers avec le même plaisir !!
Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.
Fabrice Hatem