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Cinéma de danse et de musique européen

Ballroom dancing (Strictly ballroom)

ImageFilm musical de Mark Anthony « Baz » Luhrmann, avec Paul Mercurio, Tara Morice, Pat Thomson, Bill Hunter, Gia Crides, Antonio Vargas, 1992, Australie, 94 minutes. Australie, fin des années 1980. Le jeune Scott Hastings (Paul Mercurio) est entraîné depuis son enfance par sa mère Shirley (Pat Thomson) dans le but de devenir un grand danseur de compétition. Mais, plutôt que de se plier aux codes en vigueur, il préfère inventer des figures nouvelles non homologuées, en compagnie d’une jeune débutante, Fran (Tara Morice). Il met ainsi en péril ses chances de succès au grand concours Pan-pacifique de danses sportives, qui doit se tenir prochainement …  

ImageDu même réalisateur, j’avais déjà vu Moulin Rouge !, un film musical datant de 2002, au montage survolté et bourré d’effets visuels très artificiels. Réalisé dix ans auparavant, Ballroom Dancing contient déjà en germe certains éléments de cette esthétique kitch, mais d’une manière à mon avis plus maîtrisée et moins excessive, ce qui en fait un film assez agréable à voir en dépit de quelques gros  défauts.    

ImageMalgré son côté quelque peu convenu, le scénario, mettant en scène la révolte d’un jeune artiste contre le milieu supposément frelaté de la danse de compétition, provoque l’empathie du spectateur pour le jeune héros. Les caricatures de certains des protagonistes du milieu de la danse « officielle »  – la jeune danseuse ambitieuse et un peu falote (Gia Crides), la mère-entraîneuse hystérique, le président de fédération conservateur et malhonnête (Bill Hunter) – provoquent par leurs outrances caricaturales un effet comique très réussi. La description du milieu supposé plus authentique de la danse populaire de Flamenco, si elle n’évite pas certains poncifs, donne aussi lieu à de très agréables scènes de danse, avec la participation du grand danseur Antonio Vargas. 

ImagePar contre, la transformation subite de Fan, la nouvelle partenaire de Scott, du statut de débutante laide et complexée à celui de merveilleuse danseuse de Flamenco manque totalement de crédibilité. 

La narration, parfois présentée sur le mode distancié et burlesque d’une chronique journalistique,  est nerveuse et bien rythmée, sans épuiser le spectateur, comme dans Moulin Rouge !, par une succession trop rapide de plans ultra-courts.

ImageEn particulier, les scènes de danses de Ballroom Dancing ne sont pas dénaturées comme elles le sont dans Moulin Rouge !, par une débauche d’effets spéciaux et de mouvements tournoyants de caméras, mais filmées au contraire de manière suffisamment simple et posée pour permettre au spectateur de savourer la réalité des prestations artistiques. Parmi les séquences les plus remarquables, on peut mentionner un Flamenco improvisé dans une cahute de faubourg pauvre – exprimant l’authenticité populaire de cette danse -, et la scène finale de Flamenco, interprétée cette fois sur une piste de compétition. Les chorégraphies sont parfois un peu rococo et  tape-à-l’œil, mais sont interprétées par des danseurs de talent.   

ImageLe film a reçu à sa sortie un bon accueil, à mon avis largement mérité, du public comme de la critique,  et a lancé la carrière cinématographique de son réalisateur, Baz Luhrmann, jusque-là surtout connu pour son activité théâtrale. 

Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.

Fabrice Hatem

 

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