Catégories
Reflets du cinéma latino-américain

Divas and superstars

Documentaire de Adriana Bosch, Etats Unis, 2011, 54 minutes

ImageCe film très bien documenté, 4ème volet de la série Latin Music USA, nous présente les évolutions majeures de la musique latino au Etats-Unis au cours des 25 dernières années. Le Star system et la fusion entre styles musicaux en ont constitué deux moteurs essentiels. Résumons.

Si New-York, avec le label Fania et sa Salsa, avait constitué la composante la plus dynamique de la scène musicale latino nord-Américaine dans les années 1970, Miami va également apparaître sous les projecteurs à partir du début des années 1980. Le groupe Miami Sound Machine et sa chanteuse vedette Gloria Estefan y mettent les rythmes latinos au service d’une musique de variétés « tous public », avec des « hits » comme Dr B ou Conga. Capable de chanter en anglais ou en espagnol, la Queen de la latin pop, icône de la communauté cubaine émigrée, conquiert les Etats-Unis puis le monde, vendant au passage des million d’albums.

Les années 1990 sont marquées par l’essor fulgurant de Ricky Martin, jeune chanteur d’origine portoricaine, qui crée un style original associant Rock, Disco et Latin pop avec des titres comme Un dos tres Maria ou She’s into superstitions black cats and voodoo dolls. Il marquera également l’histoire des Grammys Awards en y interprétant pour la première fois une chanson en espagnol à la cérémonie de remise des prix de 1999. Un triomphe absolu, avec une longue standing ovation du public le plus select de la musique populaire nord-américaine.

La Salsa connait également un revival à la fin des années 1990 à New York sous la houlette du producteur Sergio George. Celui-ci lance la chanteuse d’origine portoricaine Linda Cabalerro, alias la India, associant Salsa et pop dans des hits mémorables comme Dicen que Soy. Celle-ci va bientôt former avec Mark Anthony, un jeune chanteur venu du Free, un duo salsero teinté d’une touche de romantisme.

Celui-ci entreprend ensuite une carrière en solo avec son album Mark Anthony (1999). Juste au même moment, apparaît au sommet des hit parades une chanteuse et danseuse New-Yorkaise d’ascendance portoricaine, Jennifer Lopez, qui associe, dans son album On the 6 (1999), Salsa, Rap et Hip hop. Devenue l’icône des Urban latinos new yorkais, elle porte la Latin explosion initiée par la Miami sound Machine à son point culminant.

De nouvelles fusions aux périmètres encore élargis apparaissent au tournant du XXIème siècle. Depuis Miami, la chanteuse et compositrice d’origine colombienne Shakira associe rythmes caraïbéens, Rock’n roll, influences orientales ou Flamenco dans des tubes planétaires comme Ojos asi, Whenever whatever ou encore l’album Laundry service.

Aucours des années, 2000, triomphe aussi le Reggaeton, mélange de Rap, de Hip hop, de Latino et de Reggae Jamaïcain, exprimant, avec son rythme rapide et martelé, la fureur de vivre de la jeunesse latino d’aujourd’hui. Ce style musical est né à Panana et dans les quartiers populaires de Porto-Rico sous le nom de Dem Bow, choquant d’emblée les tenants des bonnes moeurs par une danse très explicite sexuellement, le Perreo. Il est ensuite popularisé aux Etats-Unis par des musiciens comme Tego Calderon ou Daddy Yankee (avec son fameux tube Gasolina).

A la fin des années 2000, plusieurs jeunes auteurs-interprètes expriment chacun à sa façon la double identité des latino nord-américains de 2ème ou 3ème génération, tiraillée entre leur tradition familiale le mode de vie nord-américain : Lin Manuel Miranda créé à Broadway la comédie musicale Latino In the heights en 2008, tandis que le chanteur d’origine colombienne Juanes opère une nouvelle fusion entre rythmes latins, Rock et Hip hop pour créer ce que l’on appelle aujourd’hui le  Rock’n español.

Et l’histoire continue sous nos yeux par l’apparition de nouveaux styles de fusion : les rap à sonorité électro de Pittbull, le style dit « 305 » de la côte ouest, les mariages surprenants entre électro-pop et musique traditionnelle mexicaines, et beaucoup d’autres encore…

Fabrice Hatem

Pour visionner ce documentaire : http://www.pbs.org/wgbh/latinmusicusa/home/#/en/wat/02/09

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.