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Musique et musiciens d'hier

Biographie de Juan Carlos Cobian

Editeur : La Salida n°46, Décembre 2005-Janvier 2006

Auteur : Roberto Selles (Traduit et adapté par Fabrice Hatem)

Biographie de Juan Carlos Cobián

Né à Pigüen, dans la province de Buenos Aires, le 31 mai 1896, il passe son enfance à Bahía Blanca. Très jeune, il se sent attiré par la musique et suit d’abord les cours du conservatoire de cette ville, avant de partir en 1913 pour Buenos Aires où il joue comme pianiste dans les restaurants et les cinémas. Il intègre ensuite plusieurs formations, comme l’orchestre de Genaro Espósito, puis celui de Eduardo Arolas au Cabaret Montmartre. De cette époque datent ses premières compositions, comme A pan y agua, El motivo, Viejo bandoneón, El orejano, El botija, La catanga, Sea breve, El trino, El gaucho et quelques autres. Il forme ensuite un trio avec Ricardo González « Muchila » (bandonéon) et Julio Doutry (violon). Après un service militaire alternant passage aux arrêts pour insubordination et direction de la fanfare de son régiment, il intègre en 1922 le sextet de Osvaldo Fresedo, avec lequel il étrenne Mi refugio, à l’Abdullah Club. Après le départ de Fresedo, il forme son propre sextet à l’Abdullah club avec, outre lui-même au piano, Pedro Maffia et Luis Petrucelli aux bandonéons, Julio De Caro et Agesilao Ferrazzano aux violons, Humberto Constanzo à la contrebasse. Une formation qui constitue une préfiguration du fameux « sextet » de Julio de Caro. Il part ensuite brutalement, sur un coup de c¦ur, aux États-Unis, où il forme un orchestre de jazz et de tango. Il y compose, outre quelques musiques pour Rudolf Valentino, les tangos ¿Me querés?, Ladrón, Vení… vení – la première version du célèbre Nostalgias – et son Yes or no ?

Revenu des États-Unis en 1928, il forme un orchestre avec le chanteur Francisco Fiorentino, puis un groupe de jazz. Il joue en trio avec Ciriaco Ortiz (bandonéon) et Cayetano Puglisi (violon). Il reforme ensuite son Orquesta Típica, passe quelque temps au Brésil en 1935, puis repart aux États-Unis en 1937. Il ne revient à Buenos Aires qu’en 1943 pour diriger de nouveau son orchestre, qui joue notamment pour la radio El Mundo. Retiré de la scène dans les dernières années de sa vie, il meurt le 10 décembre 1953 à Buenos Aires.

Inscrit dans la lignée évolutionniste du tango, aussi bien comme compositeur que comme exécutant, il contribua notamment, avec Francisco de Caro, à l’enrichissement du rôle instrumental du piano, en introduisant le fameux « accompagnement harmonisé ». En tant que compositeur, il fut le créateur du tango romance, un style enrichi sur le plan mélodique et harmonique par les apports de la romance française (Fauré, Debussy, Ravel, d’Indy…).

Outre les titres déjà cités et ceux écrits avec Cadícamo (voir article ci-joint) il a composé Biscuit (paroles de F. Warley), Es preciso que te vayas (paroles de Celedonio Flores), Volvé a mi lado, No me cortes las alas, Has cambiado por completo (tous trois avec des paroles de Enrique Dizeo), La noche de los dos, Monedita de plomo (sur ses propres textes). Par Ailleurs, Pedro Numa Córdoba écrivit des paroles pour Mi refugio et Pascual Contursi pour El motivo.

Texte de Roberto Selles, traduit et adapté par Fabrice Hatem.

Pour une version complète en anglais, voir http://www.todotango.com/english/creadores/jcobian.html

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