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Attractivité et politiques

Attractivité : de quoi parlons-nous ? (2004)

Editeur : Revue Pouvoirs locaux, n°61, 2ème trimestre 2004
Auteur : Fabrice Hatem

Attractivité : de quoi parlons-nous ?

pouvoirslocaux2004 Encore pratiquement absent du vocabulaire des économistes à la fin des années 1980, la notion d’attractivité a connu au suscité au cours des 15 dernières années un intérêt croissant, u point de constituer aujourd’hui l’un des thèmes centraux des débats de politique économique. Le poids croissant des firmes multinationales dans l’économie mondiale, l’ouverture croissante des territoires à des flux d’investissements de plus en plus mobiles, l’émergence la concurrence de nouveaux pays d’accueil vers lesquels se localisent un proportion croissante d’activités jusque là réservées aux seuls pays industrialisés de la triade, ont ainsi focalisé l’attention des opinions et des décideurs sur l’apparition d‘une forme de concurrence d’un type nouveau, opposant entre les territoires pour l’accueil d’investissements internationaux à la recherche de la meilleure localisation possible.

Dès lors, se sont mis en place, un peu partout dans le monde, des dispositifs d’attraction de ces investissements, avec pour mission de promouvoir l’image des territoires d’accueil, de détecter les projets, d’accompagner leur implantation, enfin de conseiller les autorités publiques sur les mesures à prendre pour améliorer l’attractivité du territoire. Cette notion d’attractivité, cependant, est moins simple à définir qu’il n’y paraît de prime abord.

Faut-il la mesurer, en effet par la « part de marché » réalisé a posteriori par le territoire pour l’accueil des investissements ? Il faut alors définir le type d’investissements pris en compte (acquisitions, greenfields, sous-traitance ?), préciser l’indicateur de mesure (emplois créés ? montants investis ?), déterminer la liste des territoire concurrents (le monde entier ? Les pays voisins ?), disposer de données fiables pour la mesure des opérations réalisées. De plus, on obtient alors un indicateur de « performance » qui ne fournit pas d’informations sur les atouts et faiblesses du territoire (disponibilité et coût des ressources, qualité de l’environnement des affaires, etc .).

Si l’on cherche alors à définir l’attractivité comme l’existence de caractéristiques a priori favorables à l’accueil des investissements étrangers, les questions sont tout aussi nombreuses . Il est par exemple indispensable de hiérarchiser ces caractéristiques en fonction de leur importance relative. Mais celle-ci dépend évidemment des critères de localisation retenus par les investisseurs, qui peuvent eux-même varier selon la nature du projet considéré. De plus, ces critères sont extrêmement hétérogènes, par leur champ géographique (niveau du pays ou du site), leur nature plus ou moins quantifiable, leur rôle exact dans le processus de décision. Celui-ci résulte en effet d’une combinatoire complexe qui ne résume pas au simple examen linéaire d’une liste de caractéristiques territoriales, mais conduit à comparer les sites en compétition sur la base de leur capacité globale à offrir un mix risque/coûts/avantages satisfaisant au regard des critères de choix de l’investisseur. Enfin, on peut s’interroger sur le caractère absolu ou relatif de cette « attractivité » territoriale : existe-elle en elle-même, ou seulement par rapport aux caractéristiques comparées des territoires concurrents ?

Après avoir détaillé les difficultés qui obèrent la recherche d’une définition simple et unique de l’attractivité, nous proposerons plusieurs approches complémentaires de cette notion, pour enfin en induire un certain nombre de conséquences pratiques sur la nature des politiques d’attractivité qui doivent être mises en œuvre.

Pour consulter une version de travail de ce texte, cliquez sur : attractivité (PDF)

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