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Pour un féminisme apaisé

Je me souviendrai

Je ne souviendrai toute ma vie de ce jour où ma femme était rentrée à la maison en larmes. Parce que c’était aussi le jour où Marlène Schiappa rendait les premières conclusions de son « Grenelle des violences conjugales ».

Si ma femme était en larmes, ce n’était pas parce qu’elle avait été victime d’une violence conjugale de ma part, mais parce que qu’une bande de pickpockets – des roms, des latinos, elle ne savait pas trop – lui avaient volé dans le bus un petit sac à mains auquel elle tenait beaucoup.

Je lui ai proposé d’aller porter plainte, mais elle m’a répondu, en reniflant, que c’était du temps perdu, que cela ne servait à rien et que de toute façon les voleurs n’étaient jamais arrêtés. Alors, pour la consoler, je l’ai emmenée dans un bon restaurant en prévoyant le lendemain de lui faire un petit cadeau pour remplacer le sac qu’on lui avait volé. Si je m’en souviens aussi, c’est parce que qu’on est sortis de la maison juste au moment où Marlène Schiappa menaçait à la télévision tous ces salopards de maris qui tyrannisaient et battaient leur femme de leur envoyer fissa la police. 

Mais, par contre pour récupérer le petit sac de ma femme, la police, justement, on ne l’a jamais vu venir. Faut dire qu’un voyou étranger qui vole le sac à main de quelqu’un dans la rue, ça ne peut se classer dans aucune des catégories de la pensée progressiste diversitaire. Et puis, la tristesse de ma femme, ça n’avait rien à voir avec les grandes causes féministes, c’était juste une petite-bourgeoise qui pleurnichait sur son Louis Vuitton. A la limite, dire que ça s’était produit comme ça, c’était presque déjà de la propagande d’extrême-droite. C’est justement pour ça, d’ailleurs, que personne n’en n’a jamais parlé. Manque de bol, c’est justement ça qu’on a vécu, ma femme et moi.

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