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Entre autoritarisme et chaos

Depuis des dizaines d’années, la France s’est habituée à vivre au-dessus de ses moyens, en consommant davantage qu’elle ne produisait, du fait (pour simplifier) de la désindustrialisation du pays et du déclin de son agriculture, entraînant de ce fait l’apparition d’un énorme déficit commercial structurel. Ces mauvaises habitudes ont été encouragées par l’accroissement des aides et des dépenses publiques, qui ont servi en quelque sorte de cache-misère à l’appauvrissement structurel du pays, cela au prix d’un accroissement monstrueux du déficit et de l’endettement public. Bref, pour utiliser une image simple, nous avons vécu à crédit grâce aux illusions démagogiques d’un Etat-providence par ailleurs coutumier d’une gabegie généralisée et hors de contrôle.

Aujourd’hui, la crise énergétique et l’inflation qu’elle entraîne accroissent encore de manière dramatique cet appauvrissement potentiel : désormais nous ne disposons plus en effet d’énergie à un prix raisonnable pour nous chauffer, nous déplacer et produire les biens dont nous avons besoin pour vivre. Ce qui signifie, pour simplifier et en forçant un peu le trait, que dans un monde non illusoire nous risquerions d’avoir froid, faim, et de voir nos revenus réel s’effondrer, c’est-à-dire en fait de nous appauvrir de manière dramatique.

Mais encore une (dernière) fois, l’Etat va tenter de masquer cette triste réalité par l’octroi d’une bordée d’aides sociales et par une manipulation brouillonne des prix, initiatives qui ne feront qu’alimenter la spirale des déficits publics et dérégler davantage les mécanismes de marché. Et, le jour (désormais proche) où cet Etat aux abois ne sera plus en mesure de financer l’abyssal déficit qui lui permet de masquer au peuple la vérité de son appauvrissement, nous serons confrontés à un monumental choc de réalité. Nous nous apercevrons en effet EN MEME TEMPS, que, non seulement nous avons vécu pendant des dizaines d’années en dessus de nos moyens, que non seulement nous ne pouvons plus le faire et devons par la force des choses réduire massivement notre niveau de vie du fait notamment d’un douloureux sevrage des aides publiques, mais qu’en plus nous devrons solder, d’une manière ou d’une autre, la note gigantesque de l’endettement public. L’utopie de l’Etat-providence s’effondrera alors dans un océan de pauvreté, tandis que se déchaînera une tempête de rancoeurs.

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