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Entre autoritarisme et chaos

Monde meilleur ou meilleur des mondes ?

7 octobre 2021

Tarifs du gaz bloqués en France alors que les prix mondiaux n’arrêtent pas d’augmenter, multiplication des « salles de shot » ouvrant la voie à une métastase cancéreuse des zones d’insécurité dans Paris, accumulation d’annonces d’aides sociales nouvelles alors que le déficit et l’endettement de l’Etat ont déjà atteint des niveaux effrayants : nos gouvernants, affectées par une sorte de déni de réalité, semblent aujourd’hui engagés dans une fuite en avant brouillonne et improvisée, qui nous conduit tout droit notre pays à la catastrophe.

Déni de réalité lorsqu’un gouvernement refuse, pour des raisons démagogiques, de se plier à la vérité des marchés mondiaux (ici de l’énergie), poussant ainsi, par une décision arbitraire et bâclée, les entreprises distributrices de gaz vers une situation de déficit structurel qui menace à terme leur pérennité. Déni de réalité lorsque l’Etat, visiblement désormais incapable de faire respecter l’ordre républicain au cœur même de notre capitale, tente de pousser le problème sous le tapis en dispersant les drogués dans différents quartiers, alimentant de ce fait la démultiplication des zones à risque. Déni de réalité enfin lorsque, loin de reconnaître que l’utopie de l’Etat-Providence a échoué, contribuant par ses dysfonctionnements à transformer une partie de la population en récipiendaire passif et misérable d’aides publiques financées par une fiscalité prédatrice et par une hausse désormais hors de contrôle de l’endettement public, pratique la fuite en avant en créant encore et toujours de nouvelles aides d’Etat.

Il est cependant clair désormais que ce discours incantatoire par lequel l’Etat prétend régler tous les problèmes de la société – des prix de l’énergie à la pauvreté en passant par l’usage de stupéfiants – tient davantage d’un ressassement rhétorique usé jusqu’à la corde que d’un projet politique crédible.  Nous voyons, consternés, nos dirigeants fébriles tenter de colmater dans l’urgence au fil de l’eau, à coup de mesures totalement improvisées et toujours très coûteuses, l’accumulation de problèmes divers dont chacun révèle en fait, si l’on veut bien y réfléchir, une profonde crise de société et peut-être de civilisation. Un peu comme si le capitaine du Titanic, une nuit de 1912, avait tenté d’écoper l’eau à la casserole tout en assurant aux passagers que tout allait bien et que la situation était sous son contrôle.

Mais justement, la situation de notre pays n’est plus sous contrôle. Du trafic de drogue dégénérant de facto en semi-guerre civile à la démoralisation générale d’un population partagée entre assistés passifs et spoliés fiscaux écoeurés, en passant par un surendettement public conduisant nécessairement, à plus ou moins long terme et sous différentes formes possibles, à une faillite souveraine qui anéantira l’épargne et les retraites des classes moyennes, nous allons droit à un épouvantable et inéluctable catastrophe.

Reste à espérer que celle-ci ouvre, à terme, la voie à l’avènement d’un monde meilleur et non d’un « Meilleur des mondes » dont la liberté humaine serait bannie, sous prétexte de faire notre bien, à coup de lois d’urgence, d’interdictions toujours plus nombreuses et de surveillance numérique généralisée.

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