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Entre autoritarisme et chaos

Etat bonimenteur, Etat ruineux, Etat inefficace, Etat escroc

4 décembre 2020

C’est toujours la même histoire avec cet Etat-escroc.

Il commence par nous bonimenter avec des promesses utopiques.

Celles-ci servent alors de prétexte au lancement de nouvelles dépenses ruineuses, sources de déficits et d’augmentations d’impôts, ainsi qu’à l’édiction de nouvelles obligations et interdictions qui détruisent nos libertés.

Malgré tous ces gaspillages et ces efforts imposés aux gens, les objectifs affichés de ces politiques publiques ne sont en fait pas du tout atteints.

Alors, que fait l’Etat ? Au lieu de reconnaître honnêtement l’échec de son ambition initiale, il fait semblant de continuer la même politique avec les mêmes objectifs hors d’atteinte, mais la privant de fait peu à peu, en catimini de ses moyens (car il faut bien financer une nouvelle utopie liée à la nouvelle mode du moment).

Et pour masquer son échec, il traficote les statistiques et masque la réalité de son fiasco par une propagande mensongère.

A la fin, on arrive à des politiques publiques qui, sur le papier, existent toujours, mais sont dans les faits plus ou moins vidées de leur contenu. Défense nationale, sécurité publique, culture, coopération, assistance sociale, enseignement supérieur, recherche, politique industrielle, demain protection de l’environnement : on trouve partout la marque de ce schéma délétère.

L’enseignement universitaire constitue, sans jeu de mots, un cas d’école parfait en la matière.

La promesse initiale, ce fut, au début des années 1980, d’amener toute une génération d’élèves au niveau du bac, tout en continuant à leur donner librement accès à un enseignement supérieur libre et gratuit.

Promesse qui conduisit à saupoudrer sur la France des dizaines et des centaines de petits centres universitaires, faisant gonfler d’autant le budget de l’enseignement supérieur et les impôts nécessaire à leur financement.

Ce qui n’empêcha pas beaucoup de ces universités, dépourvues des moyens réels qui leur permettrait de faire face à l’afflux des étudiants, de sombrer progressivement dans le dénuement voire la tiers-mondisation. Effondrement encore aggravé par la baisse du niveau des étudiants entrants, dont la formation initiale fut de plus en plus mal assurée par un enseignement secondaire lui-même à la dérive (dérive opportunément masquée par le bradage du bac).

Le résultat que nous observons aujourd’hui, c’est non seulement un taux d’échec monstrueux dans le premier cycle, mais aussi des générations d’étudiants dotés de diplômes sans valeurs et qui voient leurs espoirs d’insertion et de promotion sociale se briser sur la réalité d’un marché du travail sinistré par la désindustrialisation, la surimposition des salaires et le chômage de masse.

Que fait alors l’Etat ? Va-t-il reconnaître son échec en réduisant le nombre (excessif) d’établissements et en rétablissant ouvertement une forte sélectivité à l’entrée des universités de manière à permettre à un nombre plus réduit d’étudiants bien choisis de bénéficier de bonne conditions d’enseignement ?

Non, il continue à maintenir la fiction de l’accès libre et gratuit à l’enseignement supérieur tout en privant cette promesse de son contenu par la détérioration progressive de la qualité de l’enseignement (cours surchargés, moyens techniques amputés, locaux dégradés, enseignant sous-payés, etc.).

Et pour masquer l’implosion de fait du système, il abaisse progressivement le niveau d’exigence des examens tout en reconstituant discrètement, ici et là, quelques filières de troisième cycle un tout petit peu plus sélectives susceptibles de surnager au naufrage général.

Il développe parallèlement un discours mensonger aux allures de propagande brejnévienne pour masquer son échec, faisant par exemple apparaître la France, dans les comparaisons internationales, comme l’un des pays du monde où le taux de diplômes universitaires des jeunes générations est le plus élevé, alors qu’en fait la valeur de beaucoup de ces diplômes est plus que problématique.

Et, à court d’argent et de moyens, il cherche aussi tous les prétextes possibles pour réduire encore davantage le coût faramineux de ces facs, dégradant ainsi un peu plus leur capacité pédagogique.

On en arrive ainsi, au bout de ce processus, à ce mensonge énorme consistant à garantir officiellement à tous l’accès à un prétendu service public de l’enseignement supérieur qui, dans les faits, n’existe plus même s’il coûte très cher.

La mise en place généralisée, suite à la crise du COVID, du distanciel dans les universités constitue un exemple extrême de cette gigantesque escroquerie. Sous prétexte de lutte contre l’épidémie, on ferme en effet toutes les facs et on enjoint aux étudiants de rester chez eux, tous seuls devant leur écran. A la suite de quoi on leur octroiera automatiquement un diplôme totalement dévalorisé par la désintégration des processus pédagogiques et la suppression de fait des examens.

Bref, pour au moins deux années scolaires (2019-2020 et 2020-2021), l’université a (presque) cessé d’exister en France (même si son budget pèse toujours aussi lourd).

Mais chut !!! La doxa officielle c’est toujours : « enseignement supérieur libre et gratuit pour tous !!! »

Quand allons-nous enfin prendre conscience de cette énorme escroquerie qu’est devenu l’Etat en France ? Quand allons-nous enfin nous révolter pour exiger un Etat à la fois beaucoup plus modeste dans ses ambitions affichées et beaucoup plus efficace dans ses résultats réels ? Un Etat qui, au lieu de promettre à tous les jeunes qu’ils deviendront de grands docteurs, commence par apprendre à chacun à lire, écrire et compter ?

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