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Entre autoritarisme et chaos

Terreur de la mort, Etat et religion

La terreur de la mort a toujours constitué, avec le désir de perpétuer la vie, l’un des instincts humains les plus puissants.

C’est cet instinct qui a historiquement constitué la base du phénomène religieux, et en particulier, de l’extraordinaire expansion des religions monothéistes.

La grande force du christianisme et le ressort principal de son expansion reposait en effet dans le fait que cette religion promettait une forme de vie ou de résurrection après la mort.

C’est cette promesse qui explique l’extraordinaire pouvoir doit a joui pendant 2000 ans l’église en Occident. « Obéissez-nous, donnez-nous votre argent, disaient les prêtres, et nous vous sauverons de la terreur de la mort ».

Aujourd’hui, l’Eglise est à terre. Plus rien ne nous protège donc de cette terreur de la mort.

Dans notre société sécularisée, nous avions cru apprendre à domestiquer la mort en la retardant par les progrès de la médecine.

Mais que survienne une grande (ou petite) épidémie, et cette terreur de la mort, tapie au fond de nos coeurs, se réveille brutalement.

Mais, puisque nous n’écoutons plus les prêtres, qui nous protègera désormais de cette terreur ? L’Etat peut jouer ce rôle. Et il nous propose aujourd’hui le même pacte qu’hier nous proposait l’Eglise : « obéissez-moi en toutes choses, rentrez en vous-mêmes, abandonnez-moi vos biens, renoncez à tous les plaisirs de la vie, et je vous protégerai de la mort ». Et les peuples terrifiés d’Occident, privés de la croyance religieuse en l’au-delà, acceptent ce pacte sans mot dire.

Bref, la peur de la mort constitue désormais un outil puissant, sans limites, d’extension de la domination de l’Etat sur nos vies. Car, comme cette peur n’aura jamais de fin, de même n’aura pas de fin l’accroissement des contraintes que l’Etat nous imposera sous le fallacieux prétexte de préserver nos vies.

Finalement, la religion, c’était mieux, ça coûtait moins cher !!!

(texte rédigé le 22 mars 2020)

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