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Petites pochades sans importance

Je suis Winston

Parfois, j’ai l’impression d’être Winston.

Vous savez, Winston, c’est le héros de « 1984 » de Georges Orwell. Pendant la journée, il travaille au ministère de la Vérité pour écrire des livres de propagande. Mais le soir, il écrit un journal secret pour dire ce qu’il ressent et ce qu’il pense vraiment. Et puis, un jour il rencontre Julia, une collègue du ministère chargée de détruire les livres interdits par le régime, mais qui a les mêmes doutes que lui. Ils nouent alors une liaison amoureuse, même si c’est formellement interdit par le Parti.

Moi aussi, j’ai travaillé dans les ministères pour faire le bonheur des gens sans leur demander leur avis.

Moi aussi, j’ai écrit plein de livres de propagande vantant les mérites de la mondialisation.

Moi aussi, j’ai un carnet secret où je dis ce que je pense vraiment, où j’écris des poèmes, des nouvelles, et aussi plein de petits textes pour dire que j’aime mon pays et que je veux pas qu’on lui fasse du mal.

Moi aussi, je fais des trucs interdits par le Parti.

Et puis pendant des années, en même temps que je publiais mes livres mondialistes, douillettement protégé par les prestigieuses bureaucraties qui m’employaient à ce travail de propagande, je me suis livré à une activité complètement régressive, ridicule, infantile.

Je peignais et collectionnais des petits soldats de plomb napoléoniens.

Un petit dada absurde, direz-vous, au regard du grand enjeu de l’ouverture de l’économie française à la concurrence internationale, dont j’étais par mes publications un ardent promoteur.

Mais aujourd’hui, j’ai une autre vision des choses.

En fait, mes prestigieux rapports en anglais vantant les mérites de l’ouverture internationale, c’était mon côté Winston-bureaucrate, esclave docile du Parti de la mondialisation.

Et mes petits soldats de plomb ridicules, c’était mon côté Winston-résistant, exprimant comme il le pouvait (car on l’avait même privé des mots pour le faire), son opposition secrète à la dictature mondialiste en marche – Cette résistance prenant dans mon cas, la forme d’un amour naïf pour mon pays et pour son histoire, aujourd’hui odieusement insultés par les apprentis-dictateurs de la repentance diversitaire.

Bon, j’espère que je ne finirai pas comme Winston : arrêté par la police du régime et soumis à une opération de lavage de cerveau destinée à me reconditionner et à me convaincre de trahir mes amis avant d’être liquidé. Mais, en attendant, rien ne vous empêche, si vous êtes en train de devenir comme moi un Résistant au projet dictatorial de la mondialisation multiculturaliste, d’aller jeter un coup d’œil sur ma collection de soldats de plombs de la Grande Armée, mes dioramas et mes jolies petites nouvelles napoléoniennes… C’est un premier pas vers la résistance, non ?

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