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Poésies en Vrac

Les passantes de mon quartier


Etant ce soir bien chagriné
De rester chez moi confiné
J’ai décidé, sur un coup d’tête
De partir explorer ma rue
Et je n’ai pas été déçu
Des merveilles que j’y ai découvertes

Chez le caviste cherchant l’oubli
Dans une bouteille de Brouilly
Prenant la queue, je m’avançais
Derrière une belle colombienne
Dont les deux fesses souveraines
Me donnèrent envie de trinquer

Comme j’achetais des cigarettes
Je vis venir deux fières athlètes
Danoises ou suédoises je ne sais
Elles semblaient à moi attentives
Aurais-je du faire une tentative ?
Un bi-athlon m’aurait comblé !!

Près de la poste je rencontrais
Une antillaise aux yeux mouillés
Elle avait l’air triste, pauvrette !
Alors pour la consoler
L’idée me vint de lui glisser
Un mot doux dans sa boite aux lettres

Puis je vis en levant la tête
Une chinoise à sa fenêtre
Qui pensive me regardait
Alors je me dis que peut-être
Je pourrais chez elle apparaître
Pour son corps calligraphier

Ma vie fut pleine de voyages
Où j’explorai cent paysages
(c’est une façon de parler)
Mais j’ai négligé, je l’avoue
Dans mes vadrouilles de chien fou
Les belles vallées de mon quartier

Et foin des pérégrinations lointaines
Je me, jure, foi de croquemitaine
Dans l’avenir de n’adopter
Comme sujets de mes poèmes
Ou comme cibles de mes « je t’aime »
Que des voisines à ma portée.

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