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Pour un féminisme apaisé

Vers la guerre des sexes ?

Ce qui me choque et m’effraye dans l’actuelle offensive féministe contre les « violences sexuelles et sexistes », ce n’est pas tant la revendication elle-même : bien entendu, je suis d’accord pour qu’on n’insulte, ni ne maltraite, ni ne frappe, ni ne viole, ni ne tue les gens (pas seulement les femmes d’ailleurs).

Non, ce qui est terrifiant, c’est cette mise en accusation sous-jacente du mâle qu’elle porte en elle : à travers ce discours victimaire et culpabilisant, celui-ci est en effet systématiquement présenté comme un être violent, oppresseur, malfaisant, qu’il faut dompter, contrôler, punir, pour le mettre hors d’état de nuire.

Quant aux rapports de couple, toute leurs dimensions positives (l’amour, le plaisir partagé, la construction d’une famille), sont totalement occultées dans le discours des néo-féministes au profit d’une focalisation obsessionnelle sur les notions de violence, de domination, etc.

Cette dérive névrotique ouvre à mon humble avis la porte à un quadruple malheur :

– Le premier consiste à effacer, au cœur même de notre culture et de notre mémoire collectives, la référence à l’amour entre un homme et une femme comme quelque chose de beau, de positif, d’exemplaire, de poétique que l’on rêve de vivre soi-même un jour, pour y substituer la déplaisante comptabilisation des coups portés et des meurtres commis.

– Le second consiste à occulter tout la richesse et la complexité des sentiments masculins face à la femme – la cristallisation amoureuse, le désir de plaire, l’angoisse de ne pas être choisi, l’idéalisation de l’être aimé, la difficulté des travaux d’approche, et bien sur la jalousie et la rivalité avec un autre homme- source dans le passé de tant de chefs d’œuvres artistiques – pour la remplacer par la notion froide, négative et appauvrissante de « harcèlement ».

– Le troisième consiste à justifier, au nom cette fois de la défense des femmes, la mise en œuvre de nouvelles dispositions liberticides, comme l’éloignement avant toute condamnation du juge du conjoint violent ou le port d’un bracelet électronique : toutes mesures à l’efficacité douteuse et constituant, pour différentes raisons, des violations plus ou moins avérées des principes fondamentaux des libertés individuelles.

– Enfin, le quatrième consiste à installer le législateur, le juge, et le policier au cœur même de l’intimité du couple, en les mettant en mesure de déterminer, à chaque instant, si l’un des membres de ce couple (le monsieur bien sûr), n’a pas commis contre sa compagne (ou ses enfants à travers la fessée) telle ou telle des nombreuses nouvelles infractions prévues par la loi.

Derrière l’actuelle offensive féministe contre les violences sexuelles et le féminicide, il n’est donc pas difficile de discerner une attaque indirecte contre : 1) la sublime beauté de l’amour hétérosexuel comme l’une des principaux fondements de l’organisation et de la reproduction sociale ; 2) l’image positive de l’homme comme être capable d’amour, de dévouement et de sacrifice pour la femme aimée ; 3) la famille comme lieu d’intimité où chacun vit à sa guise, protégé de l’intrusion de la police et de la morale d’Etat ; 4) enfin, les libertés fondamentales, garantissant à chacun la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable.

Méfiez-vous vraiment : entre les féministes anti-mecs hystériques, les gauchistes spoliateurs et les écolos utopistes apprentis dictateurs en culotte courte, il n’y a pas loin d’ici que nos droits fondamentaux, notre douceur de vivre, notre prospérité, notre droit à l’intimité et notre liberté ne soient complètement mis à terre par ces agitateurs irresponsables. Comme l’enfer, les sociétés totalitaires sont pavées de bons sentiments utopistes.

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