C’est p’être des ploucs, des culs-terreux,
Des beaufs réacs et des hargneux,
Mais c’est mon peuple, peuple blessé,
Que j’aime et défends comme il est.
Quand on a eu Laure et Marie,
On a cherché où habiter
Mais Paris c’était hors de prix,
Alors on a dû s’en aller.
En grande banlieue on a trouvé
Un pavillon où se loger
C’était spacieux mais isolé
Un peu loin pour aller bosser.
Alors on a dû acheter
Deux bagnoles pour se déplacer
Emm’ner les gamins au lycée
Faire les courses à l’hyperrmarché
Ma boite a délocalisé
Car c’était la loi du marché.
J’ai donc été licencié
Alors au chômage j’ai pointé
Comme j’étais toujours plus taxé
Il fallait bien trouver du blé
Alors je me suis résigné
A prendre un taf plus éloigné
Puis le ministre a expliqué
Que le climat se réchauffait
Et qu’il fallait donc augmenter
L’impôt sur ma mobilité.
Alors j’en ai eu assez
De toujours me faire assommer
C’est pas une vie que vous m’offrez
C’est une impasse désespérée.
C’est p’être des ploucs, des culs-terreux,
Des beaufs réacs et des hargneux,
Mais c’est mon peuple, peuple blessé,
Que j’aime et défends comme il est.