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Poésies en Vrac

Tristesse bellevilloise

Pour cette juive défenestrée,
Cette pute chinoise emprisonnée
Ce vendeur de fleurs tamoul épuisé
Et ce vieux serveur licencié

Pleure, mon cœur, tes larmes inutiles

Pour cet enfant martyrisé
Ce danseur au genou brisé
Pour cette jeune femme insultée
Ou ce vieillard abandonné

Pleure, mon coeur, tes larmes inutiles

Pour ce cancéreux condamné
Cette fille trop laide pour être aimée
Pour ces amants accidentés
Et pour ce flic assassiné

Pleure, mon cœur, tes larmes inutiles

A Belleville, dans les cafés
Les jeunes branchés font des projets
Tandis que, juste à côté
Rôde une misère édentée.

Gronde, gronde, ma rage d’aimer….

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