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Cinéma de danse et de musique européen

Latcho Drom

ImageFilm musical de Tony Gatlif, France, 1993, 103 minutes.  

Le réalisateur nous entraîne, à travers des séquences tournées dans huit pays différents (Rajastan indien, Egypte, Turquie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, France, Espagne), à la découverte du patrimoine musical et dansé du peuple Rom, parti d’Inde il y a mille ans pour une grande errance à travers le monde.

ImageLui-même d’origine tsigane par son père, le réalisateur Tony Gatlif a consacré l’essentiel de son œuvre cinématographique à la découverte du peuple Rom. Latcho Drom (« Bonne route », en langue Rom) est d’ailleurs le second film d’une trilogie sur ce thème, qui comprend également Les princes (1983) et Gadjo Dilo (1997). C’est aussi celui qui donne le plus de place aux scènes de danse, raison pour laquelle il est le seul à figurer dans ma sélection de films consacrés à ce sujet. 

ImageNomades indiens marchant avec leurs animaux dans une steppe aride du Rajasthan, silhouettes tsiganes se détachant à l’horizon d’une plaine déserte et enneigée d’Europe centrale, roulottes manouches en route vers les Saintes-Maries-de-la-Mer, gitans chassés du vieux quartier d’une ville espagnole vouée à la démolition, les images font toutes référence à la vie errante de ce peuple en marge de la société établie. Une vie rythmée par une tradition musicale riche et protéiforme qui, à travers la diversité de ses manifestations locales (musiques indienne, turque ou arabe utilisant des instruments traditionnels locaux, violon tsigane d’Europe Centrale, Jazz manouche et Flamenco gitan laissant une large place à la guitare, …) constitue peut-être l’essence même de l’identité Rom. 

ImageMême si elle occupe une place moins grande que la musique, la danse est également très présente, indissociable des différentes fêtes et cérémonies auquel le film nous permet d’assister : danses folkloriques du Rajasthan autour d’un grand feu de bois, pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer à travers les rizières de Camargue, Flamenco espagnol dansé sur un terrain vague, avec en toile de fond les HLM tristes d’une banlieue ouvrière espagnole… 

ImageLes images et les sons nous sont livrés de façon « brute », sans aucun commentaire « off » ou interview des protagonistes. 

Ce choix narratif, en nous faisant ressentir l’éternité de l’errance dans des paysages et des environnements culturels si divers, parvient à créer par moments un climat de magie poétique teintée de mystère. 

ImageMais il peut également susciter à la longue une certaine lassitude chez le spectateur du fait de l’absence d’informations précises permettant une interprétation « objectiviste » de cette succession un peu répétitive de séquences sans autre lien entre elles que la référence à la culture Rom. 

Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner le film complet, cliquez sur : Latcho. 

Fabrice Hatem

 

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