Catégories
Poésie et littérature

Mini-anthologie des textes interprétés par Troilo

troilo3 Editeur : La Salida n°42, février-mars 2005

Auteur : Fabrice Hatem

Mini-anthologie des textes interprétés par Troilo

Nous vous proposons dans ces pages une petite dizaine de poèmes réprésentatifs du répertoire poétique interprété par Troilo.

Romance de Barrio, Sur et Che Bandoneon font partie des 6 œuvres de Homero Manzi (1907 – 1951) mises en musique entre 1942 et 1951 par Pichuco, parmi lesquel on peut également citer Barrio de tango et Discépolin. Troilo interpréta également 15 autres textes du poète, dont il était artistiquement et humainement très proche. La très belle valse Romance de Barrio fut interprétée notamment par Floreal Ruiz en 1947, année de sa création. Sur est l’une des œuvres emblématiques du Manzi, où l’on retrouve la quintessence se ses thèmes (le vieux faubourg de l’enfance, la nostalgie de l’amour perdu). Che bandoneon est un des trois tangos de Manzi dédiés au bandonéon, après Bandoneon Amigo et Fueye. Roberto Goyeneche en donna des interprétations particulièrement mémorables.

Maria et La última curda font partie des 15 œuvres de Cátulo Castillo (1906 -1975) mises en musique par son grand ami Troilo, parmi lesquelles on peut également citer A Homero, El último farol, Una Cancion, Desencuentro. Le premier texte fut chanté pour la première fois à la radio El Mundo le 31 décembre 1945 par Alberto Marino, accompagné de l’orchestre de Pichuco, puis enregistré par les mêmes interprètes aux Editions Victor. Quant à la musique de La ultima curda (1956), elle fut composée de manière impromptue dans l’appartement de Troilo, toutes fenêtres ouvertes, tandis que les tangueros sortant des cabarets de l’avenue Corrientes s’agglutinaient progressivement devant la maison du musicien. L’œuvre fut enfin interprétée au petit matin depuis le balcon, par le chanteur Edmundo Rivero, accompagné du bandonéon de Troilo.

Los mareados n’a pas été mis en musique par Troilo, mais figure cependant, comme 15 autres œuvres de Enrique Cadicamo (1900-2003), au répertoire de Troilo, avec notamment une très belle interprétation en 1943 par le chanteur Francisco Fiorentino. Seul trois thèmes de Cadicamo furent mis en musique par Pichuco : Pa’que bailen los muchachos (1942), Garúa (1943) et Naipe (1944).

Flor de lino fait partie des 15 textes de Homero Expósito (1918- 1987) figurant au répertoire de Troilo. Il a notamment fait l’objet d’une très belle interprétation de Floreal Ruiz à la fin des années 1940. Cependant, Troilo n’en n’a écrit la musique que d’un seul poème d’Expósito : Te llaman malevo.

Cafetin de Buenos Aires a été, comme beaucoup d’autres thèmes de Enrique Discépolo, interprété par Troilo, avec des versions chantées particulièrement mémorables de Edmundo Rivero. Mais Pichuco, bien que très ami de Discépolo, n’a mis en musique aucun texte de lui, ce dont il a exprimé le regret à plusieurs reprises.

Silbando, poème de José Gonzalez Castillo mis en musique par son fils Cátullo, a fait l’objet d’une magnifique version instrumentale du quartet Troilo/Grela à la fin des années 1950.

Notons enfin que Troilo a fréquement interprété des œuvres de Pascual Contursi (1888-1932) et de son fils José Maria Contursi (1911-1972), dont il mit respectivement en musique Mi tango triste et Toda mi vida.

Fabrice Hatem

Pour en savoir plus sur Anibal Troilo : /2006/08/12/le-musicien-anibal-troilo/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.