Catégories
Le tango dans le monde

Le tango en Turquie

Editeur : La Salida n°18, avril-mai 1999

Auteur : Stéphane Koch et Nicole Dessagnes

Le Tango en Turquie : c’est Byzance !

Pour retrouver cet article, cliquer sur lien suivant : http://lasalida.chez.com/, puis la salida n°18, puis La Turquie

Métissée par les cultures d’Orient et d’Occident, la Turquie possède aujourd’hui une communauté milonguera dynamique et passionnée. Subjuguée après le passage du spectacle Tango Pasion à Istanbul, une certaine société stambouliote s’est éprise de la musique, de la danse et de tout ce qui constitue la culture du tango argentin.

 Août 97 :  »Buenos Aires Tango Trio » passe à Istanbul accompagné de deux couples de danseurs. Parmi eux se trouve Metin Yazir, un turc contraint de passer pour Argentin afin de décrocher le contrat. Pourtant Metin Yazir a une renommée internationale en tant que danseur chorégraphe et comme professeur notament aux Etats-Unis et en Allemagne.

Néanmoins, il proclame à la fin de son spectacle sa véritable identité en reprochant publiquement l’attitude discriminatoire dont il a été victime dans son propre pays. C’est l’électrochoc. Des mélomanes vont le voir spontanément pour lui demander de leur enseigner le tango. C’est le début de la fièvre du tango qui embrasera très vite les principales villes de la Turquie : Ankara, Eskisehir, Izmir, Bursa…

Après deux ans et demi d’apprentissage et de pratique, la qualité du tango y est impressionnante. Une telle dextérité tient du miracle. Le tango pratiqué là est très pur, très sophistiqué et sobre à la fois. Une belle façon de danser avec âme et sans souci de marquer une individualité, au sein d’une communauté cultivée. Acte politique, volonté d’affirmer son appartenance au monde occidental, nostalgie d’une période progressiste de l’Histoire? Ou encore compatibilité culturelle à travers les relations hommes-femmes, approche émotionnelle de la danse, émulation du groupe, méthode d’enseignement ? Le tango, miraculeusement, fait corps avec le Turc. Tous travaillent leur tango de façon acharnée et avec quel succès ! Il faut dire que l’amour du tango est ancien en Turquie …

On estime entre 300 et 400 le nombre des tangueros rien qu’à Istanbul. Ce nombre est presque aussi important dans le reste du pays et ne cesse de croître. Récemment, le premier « professeur Argentin », Eduardo Aguirre a été embauché à Istanbul sur un contrat de 4 ans afin d’assurer des cours réguliers. Des personnalités dynamiques à la tête des associations forment sans cesse de nouveaux adeptes qui s’entraînent avec ardeur. Aujourd’hui Istanbul est une ville à visiter absolument pour danser le tango : deux milongas le dimanche, une le lundi, deux practicas sur chaque rive européenne et asiatique le mercredi, un superbe bal sur le toit du  » Grand Halic  » avec vue sur la Corne d’Or le vendredi et deux milongas le samedi sans parler des événements ponctuels tels qu’au légendaire Péra Palas avec orchestre ne sont qu’un début, la quête de nouveaux lieux est incessante. Soulignons également que Gustavo Naveira y donnera un stage les 15 et 16 avril 2000.

Stéphane Koch
Nicole Dessagnes

Pour plus d’informations : www.kuresel.com.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.