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Editoriaux de la Salida

La Salida n°26 : Le tango en peinture

Editeur : La Salida, Décembre 2001-Janvier 2002

Auteur : Fabrice Hatem

Le tango en peinture

salida26 Deux hantises guettent un rédacteur en chef : ne pas recevoir assez de bons articles, et décevoir les lecteurs ; ou bien en recevoir trop, et donc frustrer les auteurs, car il faut faire des choix. Quel sale métier !!!

La réalisation de ce numéro m’a fait vivre le deuxième cauchemar, celui du trop-plein. Dès le moment où le sujet de cette Salida a été connu, le comité de rédaction a vu grossir, de jour en jour, le flot des contributeurs, en provenance non seulement de France, d’Europe, mais du monde entier. Et nous avons découvert, émus par la beauté des productions, heureux de la capacité du tango à inspirer les peintres, mais inquiets de devoir réaliser des choix douloureux, la grandeur et la diversité de la peinture tanguera. Nos ne prétendons pas vous en proposer ici une vision complète, mais seulement un échantillon de ce qui nous a le plus touchés.

Certains points communs rapprochent les artistes présentés dans ce numéro. Ceux-ci pratiquent, presque par définition, une peinture figurative, puisque évoquant un sujet réel, et même charnel, le tango, représenté dans tous ses états : couples de danseurs, musiciens, scènes de bal ou de rue. Le corps humain, avec son mouvement ou son immobilité, sa beauté ou sa laideur, sa violence ou sa sensualité, les passionne. Enfin leurs œuvres expriment une large palette de sentiments puissants, où l’érotisme et la gaieté tiennent une place importante, et s’expriment par l’utilisation fréquente de couleurs vives. Pour beaucoup d’entre eux, le tango n’est pas une pensée triste qui se danse, mais une force vitale qui se peint. C’est peut-être pour cela que les influences cubistes, qui déforment la perception naturelle du mouvement et des attitudes, sont peu présentes dans les œuvres présentées ici.

A partir ce socle commun, toutes les nuances personnelles s’expriment évidement : peinture naïve de Sergio Valdez, érotisme des puissants corps féminins de Mariano Otero, poésie des façades de Buenos Aires vues par Liliana Rago… Ricardo Montero et Thierry Ausseil sont campés dans la réalité du bal tandis que Juan Carlos Caceres stylise ses personnages pour en exprimer l’essence, et que Hermenegildo Sabat leur donne des ailes pour nous entraîner dans son univers onirique. Ricardo Mossner nous propose une peinture violente, presque torturée, aux dessins aigus, alors que les lavis de Monica Esser adoucissent et estompent les formes. L’humour aussi est présent : Philippe Fassier nous fait bien rire avec ses personnages de bandes dessinées parodiés, dansant entre eux des tangos inattendus : notre façon de vous souhaiter de bonnes fêtes.

Fabrice Hatem

Pour retrouver le sommaire complet de ce numéro, cliquer sur : www.lasalida.info

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