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Vie culturelle

Les jours et les nuits de Mariana B., La Salida n°46 : bibliographie de Enrique Cadicamo

ImageEditeur : la Salida n°46, décembre 2005-Janvier 2006

Auteur : Mariana Bustelo

Cadícamo : Un écrivain prolifique

Pendant sa longue vie, Enrique Cadícamo a forgé une oeuvre exceptionnelle, tant par la variété des genres exploités que par la quantité de ses écrits. Son roman, ses scénarios, ses pièces de théâtre, ses biographies et histoires explorent l’univers du tango à partir de la vision particulière d’un témoin et d’un protagoniste sans pareil. Pour mesurer la valeur de cet auteur, il suffit de lire les prologues de ses livres signés par des écrivains argentins renommés comme César Tiempo, Cátulo Castillo, Juan José de Soiza Reilly, Carlos de la Púa et Nicolás Olivari parmi d’autres. On peut également l’apprécier dans l’ouvrage collectif l’Historia del Tango (éditions Corregidor) qui propose des articles de Cadícamo sur Roberto Firpo et Juan Carlos Cobián ainsi qu’un article de Luis Adolfo Sierra sur Cadícamo.

Dans le roman Café de camareras, publié pour la première fois en 1969, histoire et fiction s’imbriquent pour dresser le tableau d’une époque passée focalisée sur le quartier de La Boca. Au début du XXème siècle, les serveuses (camareras) dans les cafés de Buenos Aires étaient utilisées pour attirer un public masculin, raison pour laquelle ce service a été réglementé par le gouvernement qui a imposé l’embauche de serveurs masculins dans la plupart des bars et cafés. Cadícamo centre son récit sur le café Las Flores pour décrire ce monde des cabarets où se donnaient rendez-vous les musiciens et personnages de l’époque, comme Eduardo Arolas, pour jouer et danser le tango.

En tant que témoin et protagoniste, Cadícamo a écrit non seulement ses Mémoires (voir le commentaire de Fabrice Hatem) mais aussi une Histoire du tango à Paris de 1913 jusqu’aux années 1950, où sont décrits méticuleusement les lieux de rencontre des Argentins à Paris, comme le cabaret « El Garrón », et leurs manières de vivre. L’auteur y dresse la liste des personnalités les plus importantes qui sont venues à Paris tout au long de ces années. Le premier concert de Gardel y est raconté, un événement décrit avec encore plus de détails dans le livre Début de Gardel en París. Le livre Bajo el signo del tango fourmille d’anecdotes sur le monde du tango. L’ouvrage Juan Carlos Cobián nous fait connaître la biographie du musicien qui a mis en musique de nombreux textes de Cadícamo. Certains événements, comme la première rencontre entre Cadícamo et Cobián, sont abordés d’une manière différente et parfois contradictoire dans chacun de ces livres.

Los poemas bajos recueille tous les livres de poèmes de Cadícamo (à l’exception de Canciones grises, sa première publication). On y trouve des évocations des rues, des personnages et des anciens cafés de Buenos Aires qui ont marqué l’histoire du tango, écrites avec la même maîtrise de ses paroles de tango.

Cadícamo a également écrit aussi le scénario de Galería de esperanzas (1934), un film de Carlos de la Púa, de Noches cariocas (dont il a également dirigé le tournage) et d’un film sur Carlos Gardel qui devait se réaliser aux États-Unis mais qui, malheureusement, n’a pas été tourné. De même, le scénario du film La historia del tango (1949) de Manuel Romero a été écrit sur une idée de Cadícamo et Francisco García Giménez. Cependant, ces scénarios et écrits n’ont pas encore été publiés sous forme de livre.

Cadícamo a écrit plus de deux cent cinquante paroles de tango, dont beaucoup ont été régroupées dans le recueil Che papusa, oí de la maison d’édition Mondadori et dans Enrique Cadícamo de la maison d’édition Torres Agüero, accompagnés d’une petite biographie. Enfin, presque tous les livres consacrés à l’histoire du tango lui dédient un chapitre entier.

Bibliographie de Cadícamo

La historia del tango en París
Buenos Aires, Corregidor, 1975.

Los poemas bajos
Buenos Aires, Corregidor, 1994.

Café de camareras
Buenos Aires, Corregidor, 1993.

Début de Gardel en París
Buenos Aires, Corregidor, 1991.

Mis memorias
Buenos Aires, Corregidor, 1999.

Bajo el signo del tango
Buenos Aires, Corregidor, 1987.

Juan Carlos Cobián
Buenos Aires, Corregidor, 1989.

Che papusa, oí
Barcelona, Mondadori, 2000.

Enrique Cadícamo. Cancionero
Buenos Aires, Torres Agüero, 1977.

Filmographie de Cadícamo

Galería de esperanzas, scénario en collaboration avec Enrique de Rosas, 1934.

La virgencita de Pompeya, direction de Enrique Cadícamo, 1935.

La historia del tango, de Manuel Romero (sur un scénario de E. Cadícamo et F. Garcia Giménez), 1949.

Noches Cariocas, dir. de E. Cadícamo, 1935.

Réédition d’un classique

L’Institut de Musicologie argentin Carlos Vega vient de rééditer l’Antología del tango rioplatense desde sus comienzos hasta 1920, une étude sérieuse et documentée sur les origines du tango réalisée par Jorge Novati, Irma Ruiz, Néstor Ceñal et Inés Cuello en 1980. Il s’agit d’une édition numérique en deux cd’s avec une compilation de 45 enregistrements de l’époque remasterisés soigneusement. Malheureusement, l’ouvrage est seulement disponible à l’Institut de Musicologie (Mexico 564 – Buenos Aires).

Milongas en Bretagne

De visite en Bretagne, je me suis dit qu’il me fallait danser le tango… Après une recherche sur Internet je me suis rendue au Café Cortina, où il y a un bal un dimanche par mois. Il s’agit d’un petit bar tenu par deux amateurs de tango qui mettent de côté les tables et offrent leur espace aux danseurs. Une ambiance conviviale et de partage naît tout de suite entre les gens venus de différents coins de Bretagne, qui réalisent des petits voyages tango pour danser entre amis tout en accueillant des nouveaux arrivés. C’est ainsi qu’on m’a parlé de Nantes et son offre culturelle riche en tango… et presque sans m’en rendre compte, je me suis retrouvée avec d’autres danseurs dans une voiture en direction de Nantes. Là bas, nous attendait un Lieu Unique : une ancienne fabrique de biscottes LU transformée en espace culturel où l’Association Les Allumés du Tango organise une milonga. Animés par la musique de Tino – le Dj – les danseurs de toute la région et même de Paris se donnent rendez-vous le premier lundi de chaque mois, ce qui fait de ce bal une grande réussite… Les gens de l’association sont vraiment accueillants et cherchent à inviter tout le monde. L’association a également son propre espace où elle propose des pratiques quatre fois par semaine (voir agenda des pratiques).

Pour plus d’information voir les site-web de l’Association Braise Tango (http://braisetango.jexiste.fr de l’Association Les Allumés du tango (http://www.allumesdutango.com).

Mariana Bustelo

Pour en savoir plus sur Cadicamo : /2006/04/23/le-poete-enrique-cadicamo/

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