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Petites pochades sans importance

Mauvaise nuit

Ce matin, je me suis réveillé.

J’ai regardé autour de moi.

Le malheur du monde était toujours là.

Je sais que certains des êtres que je connais n’ont pas bien dormi.

L’un parce qu’il est trop vieux et menacé de rentrer en maison de retraite.

L’autre parce qu’elle n’a pas de papiers et est cernée par la police, la maladie et les problèmes d’argent.

L’autre encore parce que les chasseurs sont à l’affut autour de lui pour le tuer et voler sa corne ou son aileron.

Je ressens profondément cette malédiction comme si elle me touchait personnellement.

Elle m’angoisse et m’empêche d’écrire.

A quoi bon écrire des romans et des poèmes si le malheur triomphe autour de moi ?

Comment être heureux si l’on sait que si près de vous la vie d’autres êtres ressemble à un cauchemar éveillé ?

Où trouver lumière et chaleur au milieu de ces poisseuses ténèbres ?

Comment rire et respirer quand on voit des gens se noyer silencieusement près de vous sans pouvoir les aider ?

Bon, je crois que ça ne m’a pas du tout réussi d’arrêter de danser depuis un mois.

Je vais aller faire une petite salsa ou petit tango ce soir.

Je vais me serrer très fort contre une gentille danseuse pour me réconforter.

Ensuite, j’irai boire un petit ballon de Brouilly.

Après, ça ira mieux j’espère.

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