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Pour un féminisme apaisé

Pour un féminisme apaisé et raisonnable

Nous, hommes et femmes signataires de ce texte, sommes attachés à des relations de respect, de complémentarité et de justice entre les sexes. La route, sans doute, est encore longue pour parvenir à cet idéal et nous nous prêts à la parcourir ensemble, dans l’écoute et l’affection réciproques. Pour autant, nous considérons que les attitudes agressives et diffamatoires contre les hommes, la tentation de reformer les réalités dans le sens d’une « victimisation » systématique des femmes, ou encore la volonté d’enserrer les relations entre les sexes dans un corpus juridique aussi liberticide qu’inefficace, ne serviront pas la cause à laquelle nous sommes attachés.

Nous pensons que les campagnes du type « balancetonporc», avec leur caractère insultant, diffamatoire, et les phénomènes de lynchage médiatique auxquels ils donnent lieu, jettent sur la cause des femmes une lueur sinistre et repoussante. Des innocents sont calomniés et brisés sans pouvoir se défendre. Des coupables sont condamnés avant d’avoir été jugés. Des comportements légèrement inappropriés sont mis dans le même sac que des crimes véritables. L’exagération ou l’affabulation sont mis au rang de faits vérifiés. Des faits parfois très anciens, commis dans des contextes culturels et humains différents de ceux d’aujourd’hui, sont exposés et immédiatement condamnés sur les réseaux sociaux à l’aune des modes du moment.

Nous pensons que beaucoup des violences dont les femmes, s’estiment, à juste titre victimes, sont moins liées à des comportements inappropriés des hommes en général qu’à une montée de la violence et des incivilités dont nous sommes tous victimes, quel que soit notre sexe. Plus des ¾ des victimes de meurtres sont des hommes, ainsi que la majorité des victimes d’agressions de rue violentes.

Nous pensons donc que la cause du respect et de la non-violence est un tout qui ne se divise pas entre les sexes. Il faut condamner les meurtres de personnes mariées par leur conjoint violent, certes mais de manière impartiale, sans considérer a priori qu’il s’agirait nécessairement d’un crime plus grave qu’un meurtre entre voisins ou un assassinat de rue à la suite d’une bagarre, tout étant en l’occurrence question des circonstances. Il faut réprimer et condamner le harcèlement des jeunes femmes dans le métro, mais aussi les vols de portable avec violence commis contre de jeunes hommes. Pour tous ces crimes et délits, malheureusement en augmentation, des textes existent déjà. Il est inutile d’en rajouter, il suffit de les appliquer en laissant police et justice faire leur travail. Certes, l’accueil des victimes de viols ou d’agressions sexuelles pourrait sans doute être amélioré, mais c’est également le cas pour toutes les autres victimes d’infractions (cambriolages, agressions, etc.).

Nous pensons qu’une partie des inégalités salariales et de carrière sont liées, non à une injustice structurelle dont les femmes seraient l’objet, mais à des différences de comportement face au partage des priorités entre vie familiale et vie au travail. Ceux et celles qui préfèrent, à un moment donné de leur existence, s’occuper de leur enfant et de leur foyer plutôt que de prendre un RER bondé pour obéir à un patron désagréable savent que leur déroulement de carrière peut en être affecté. C’est simplement une question de liberté assumée. Si le principe « à travail égal, salaire égal » ne peut être contesté, il serait par contre déplorable, et contraire à l’intérêt des femmes elles-mêmes, que celui-ci donne lieu à l’édiction de nouvelles normes juridiques, contraignantes et forcément complexes, assorties de sanctions pénales. Et ce à l’heure même où l’allègement du code du travail est considéré à juste titre par le gouvernement comme une priorité nécessaire à la compétitivité des entreprises.

Nous réclamons par ailleurs que le principe de la liberté sexuelle s’applique également en matière de prostitution : il est en effet injuste et même dangereux d’interdire à des hommes et des femmes adultes, à condition bien sûr qu’ils soient librement consentants, d’associer relations sexuelles et échanges marchands. Le travail du sexe -qui remplit un rôle fort utile – ainsi que le recours au service de personnes prostituées – doivent être d’urgence décriminalisés, pour mettre fin aux conséquences déplorables de la loi du 13 avril 2016 : dégradation épouvantable de la vie des personnes prostituées, criminalisation injuste de leurs client(e)s. Il s’agit d’ailleurs là d’un très bon exemple de cas où un féminisme mal compris, en criminalisant une activité exercée en majorité par des femmes, dégrade la situation de celles-ci en prétendant les émanciper, sans leur avoir demandé d’ailleurs leur avis, contre une prétendue « domination » masculine.

Nous refusons que l’histoire de nos sociétés soit systématiquement révisée – et souvent faussée – sous l’angle réducteur de la victimisation / soumission des femmes. Dans la plupart des sociétés anciennes le partage sexualisé des rôles était infiniment plus marqué que dans la nôtre, qui est exposée à la tentation inverse – et peut-être utopique – de l‘indifférenciation totale.

Pour autant, il est largement inexact, pour beaucoup de raisons, d’affirmer que ces différenciations sexuelles plus marquées se traduisaient systématiquement par des conséquences négatives pour les femmes. Les hommes ont par exemple constitué l’écrasante majorité des victimes de la guerre de 1914-1918. Le viol de guerre est certainement un crime abominable, mais l’égorgement à la baïonnette, c’est encore pire.

Nous émettons enfin des doutes sur la pertinence du choix consistant à nommer systématiquement à des postes de responsabilité ministérielle liés à des questions affectant les femmes, des personnes ayant un fort passé de militance féministe. Ce choix, même s’il paraît a priori naturel, conduit dans la pratique à une certaine confusion entre action gouvernementale et prises de positions militante sur les questions du moment. Trop d’affirmations tranchées et d’interventions à la limite parfois de l’arbitraire, de la part de personnes censées a priori incarner une certaine forme d’impartialité de l’Etat, peuvent alors conduire à délégitimer auprès de l’opinion publique les causes mêmes qu’elles prétendent défendre.

Nous sommes chaleureusement partisans de l’émancipation et du bonheur des femmes, comme d’ailleurs des hommes. Mais nous refusons que cette lutte légitime soit détournée en guerre des sexes ou en procès contre les hommes par quelques extrémistes prétendant monopoliser la voix des femmes.

Hommes et femmes raisonnables et de bonne volonté !!! Mobilisons-nous pour résister au totalitarisme du « néo-féminisme anti-patriarcal » avec ses effets déjà dramatiques :

– Des œuvres d’art censurées ou défigurées parce que jugées non conformes à la nouvelle Doxa (Egon Schiele, Carmen).

– Des tentatives de censure sur l’œuvre de certains grands créateurs au seul prétexte qu’ils sont soupçonnés de « mauvais » comportements sexuels contre lesquels les supposées victimes elles-mêmes refusent de porter plainte (Polanski..)

– Une grammaire et un vocabulaire défigurés par l’écriture inclusive.

– Une tentation de réécrire l’histoire sociale à partir du seul angle, réducteur et largement inexact, d’une supposée « domination patriarcale » urbi et orbi (quid par exemple des sociétés touaregs traditionnellement matrilinéaire où la femme jouait le rôle central ?).

– La diffamation, le lynchage virtuel et l’injure érigés au rang de vertus civiques (Balancetonporc).

– Des femmes libres et de grand talent, résistant à ce déferlement de haine et de non-sens, diffamées, insultées et traînées dans la boue par les fanatiques (Catherine Deneuve).

– Des « militantes » de ce néo-féminisme anti-patriarcal, préférant visiblement l’invective, l’insulte, le dénigrement voire la criminalisation de leurs adversaires à un débat de fond (Caroline de Haas).

– Des ministres en fonction, prenant publiquement parti dans une affaire de mœurs privée, semblant légitimer ainsi des accusations non démontrées et interférant ainsi avec le cours de la justice avec des conséquences parfois dramatiques (affaire Flament/Hamilton/Rossignol)

– Des hommes à la vie brisée, parfois conduits au suicide, quoique non condamnées et peut-être innocents, par ce lynchage haineux (David Hamilton).

– Des animateurs comiques licenciés sans délai, parce que leur prestation n’a pas plus à un(e) ministre (Tex)

– Des prostituées réduites au désespoir et à la misère par une loi hypocrite censée les protéger, votée contre leur avis, et qui ne leur apporte que le malheur.

– Des clients de prostituées traités comme des criminels, arrêtés et envoyés en stage de redressement idéologique pour leur enseigner ce que doit désormais être leur sexualité.

– La future instauration possible de nouvelles lois-usines à gaz, souvent de simple affichage, qui ne résoudront rien, compliqueront la vie des gens normaux et des entreprises sans gêner aucunement les criminels, les malhonnêtes et les pervers qui s’en foutent de toute façon (harcèlement de rue, égalité salariale).

– Des membres de lobbys soi-disant « féministes » (en fait des professionnels de la haine anti-mâle) qui se cooptent dans les postes de responsabilité et se partagent la manne des subventions publiques pour financer leur propagande stigmatisante (association du Nid).

– Un climat de méfiance susceptible de s’instaurer entre hommes et femmes, transformant la relation amoureuse en une sorte de guérilla juridico-médiatique.

Voici quelques-uns des méfaits à date de ce néo-féminisme dit « anti-patriarcal », qui, si l’on n’y prend garde, détruira progressivement tout ce que notre sexualité peut comporter de fantaisie, d’imprévu, d’irrationnel, de libre, et de léger.

Hommes et femmes raisonnables, il est grand temps de réagir massivement et collectivement pour exprimer notre refus de ces idées et de ces comportements, qui introduisent une insupportable dimension répressive, puritaine et lourdement normative dans les relations hommes-femmes.

Refusons et dénonçons la colonisation des postes-clés de l’action publique concernant les femmes par les membres de la secte des « anti-patriarcat » ! Utilisons toutes les voies de recours juridiques pour faire cesser leurs méfaits !! Créons des associations et des lobbies pour défendre les droits sacrés de la création, de l’expression, et de la libre disposition de nos corps et de notre sexualité contre leur censure néo-puritaine !! Soyons plus actifs sur les réseaux sociaux en soutien des victimes de harcèlement pseudo-féministe !! Réclamons l’abrogation de la loi liberticide du 13 avril 2016 qui n’a créé que du malheur pour les prostituées et bien sur leurs clients !!! Et surtout affirmons hautement qu’il ne s’agit là en aucune façon d’un anti-féminisme machiste et rétrograde, mais plutôt du refus de voir la juste cause des femmes détournée, instrumentalisée en outil liberticide et finalement décrédibilisée par de dangereu(x)ses extrémistes !!!

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