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Poésies en Vrac

Chanson d’amour pour Belleville

Les petits vieux de Belleville

Finissent leur vie tranquillement

Comme leur démarche est malhabile

Ils aiment s’asseoir sur les bancs.

 

Sur le boulevard de Belleville

Les clochards boivent excessivement

Ils braillent et ils te houspillent

Mais ils ne sont pas bien méchants.

 

La nuit, les voyous de Belleville

Rôdent et inquiètent le chaland

Avec leurs sales regards qui instillent

La peur au cœur le plus ardent.

 

Les vendeurs des rues, à Belleville

Survivent péniblement

En vendant des fruits ou des piles

Pour un profit insignifiant.

 

Les marcheuses de Belleville

Vendent leur corps aux passants

Elles sont malheureuses et gentilles

Moi je les salue tendrement.

 

Les policiers, à Belleville

Patrouillent et contrôlent constamment

Ils rendent la vie bien difficile

Aux plus faibles, naturellement.

 

Les marchands chinois de Belleville

Travaillent assidûment

Un jour, ils achèteront la ville

Avec des tripotées d’argent.

 

Les cafetiers de Belleville

Astiquent leur comptoir en fer blanc.

Beaucoup d’entre eux sont des kabyles

Qui t’accueillent chaleureusement.

 

A Belleville les artistes,

Sont plus nombreux qu’un régiment

Y’a des peintres, ou bien des pianistes

Qui jouent dans les cafés dansants.

 

Les jeunes bobos de Belleville

Dinent en grappe dans les restaurants

Ils rêvent d’art et leurs yeux brillent

En parlant de leur prochain roman.

 

A Belleville la rebelle

On défie la loi des puissants

De Cartouche a Louise Michel

De Casque d’or à Manoukian.

 

Et les anars de Belleville

Placardent toujours assidûment

Des affiches au ton indocile

Qui appellent au soulèvement.

 

Et quand je passe à Belleville

Pour danser vers Ménilmontant

J’observe ce monde qui fourmille

Et que j’aime passionnément.

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