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Cinéma de danse et de musique européen

French Can Can

ImageFilm musical de Jean Renoir, musique de Georges Van Parys, avec Jean Gabin, Françoise Arnoux, Giani Esposito, Maria Felix, France, 1954, 108 minutes.

Paris fin du XIXème siècle. Henri Danglard (Jean Gabin), directeur d’un petit cabaret, projette de créer à Montmartre un grand music-hall moderne, le Moulin-Rouge. Il veut à cette occasion ressusciter une danse provocante et licencieuse quelque peu passée de mode, le Can Can. Dans un bal populaire de Montmartre, il rencontre la charmante Nini (Françoise Arnoux) dont il décide de faire la vedette du spectacle. Mais les obstacles, sentimentaux et financiers, s’accumulent…

ImageLes esprits chagrins pourraient critiquer les faiblesses d’un scénario parfois embrouillé, où les intrigues amoureuses, qu’elles tiennent du vaudeville ou du mélodrame, ne sont pas toujours très convaincantes. Maria Felix est assez agaçante dans son rôle de danseuse espagnole extravagante à la jalouse volcanique. L’amour désespéré du richissime et éthéré prince Alexandre (Giani Esposito) pour la petite Nini passe les limites de l’invraisemblance et de al mièvrerie.

ImageMais, malgré ces quelques scories, que de qualités ! Jean Gabin domine le film dans le personnage généreux et solaire d’un entrepreneur de spectacle dénicheur de talents et amateur de jolies femmes. Jean Renoir, montmartrois jusqu’au bout des ongles, décrit son quartier aimé avec une palette colorée et pleine de nuances qui rappele les tableaux impressionnistes de son père Auguste Renoir, d’Edgar Degas ou de Toulouse-Lautrec.

ImageLe bal de la Reine blanche, le marché de la rue Lepic, les ruelles au charme villageois du haut Montmartre, les escaliers de la butte, les répétitions de danse, la salle du Moulin rouge, nous apparaissent ainsi comme autant de tableaux vivants et chaleureux, même si l’on perçoit parfois l’artificialité du studio dans certain décors de rue.

ImageIl y a aussi tous ces personnages secondaires, un peu attendus parfois, mais qui nous font aimer le film en faisant revivre le Montmartre de nos rêves, immortalisé par Bruant et Lautrec : le marlou et sa gagneuse, la gigolette et son riche protecteur, le baron et l’officier de cavalerie en goguette, la vieille danseuse tombée dans la mendicité, le peintre maudit, le prince romantique, la patronne de blanchisserie forte en gueule, la jolie voisine à la voix d’or, Casimir le serpentin, le Pierrot siffleur, la Femme Pigmée……

ImageLes quelques très belles chansons composée pour le film par Georges Van Parys, dont la célèbre Complainte de la butte, contribuent également avec force à créer ce climat de nostalgie.

Renoir a d’ailleurs mobilisé pour interpréter ces thèmes quelques-uns des meilleurs chanteurs des cabarets « Rive Gauche » des années 1950, comme Cora Vaucaire, ou Philippe Clay (Jean-Roger Caussimon est également présent dans la distribution, mais dans un rôle non chantant).

ImageLa partie dansée nous offre une bonne reconstitution des lieux de divertissement parisiens de la fin du XIXème siècle : chahut et valse musette des bastringues populaires ; spectacles pseudo-exotiques, divertissements et chansons comiques des beuglants ; et bien sur, danse de French Can Can dans un Moulin Rouge reconstitué de manière très crédible.

Moi-même enfant de Montmartre, c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai senti revivre à travers ce film l’atmosphère mythique de ce quartier à la fin du XIXème siècle, alors qu’il n’était encore un village sur le point d’être englouti par un Paris en rapide expansion.

ImagePour en savoir davantage sur le film, consultez la Fiche Wikipedia.

Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.

Pour visionner le film complet, cliquez sur : Film.

Fabrice Hatem

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