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Films musicaux nord-Américains avant 1968

Mariage Royal (Royal Wedding)

Film musical de Stanley Donen, musique de Burton Lane (paroles de Alan Jay Lerner), avec Fred Astaire, Jane Powell, Sarah Churchill, Peter Lawford, 1951, Etats-Unis, 93 minutes.Image

Deux danseurs vedettes de Broadway, Tom Bowen (Fred Astaire) et sa soeur Ellen (Jane Powell), partent à Londres pour y créer un spectacle, au moment même où se préparent les cérémonies du mariage royal. Ils vont chacun y rencontrer l’amour, Ellen avec le jeune Lord John Brindale (Peter Lawford) et Fred avec la danseuse Anne Ashmond (Sarah Churchill, par ailleurs petite-fille du grand Winston). 

ImageRéalisée vers la fin de la carrière artistique de Fred Astaire, cette comédie exprime la quintessence de son style cinématographique : numéros dansés rythmant le déroulement d’une intrigue amoureuse, atmosphère la fois légère et romantique ayant pour toile de fond le milieu du show-business, personnage à la fois élégant, tendre et plein d’humour de Fred Astaire… 

ImageMais elle possède également quelques traits originaux, comme les séduisants va-et-vient qu’elle nous propose entre fiction et réalité. Par exemple, à travers l’intégration dans le scénario de quelques éléments autobiographiques concernant Fred Astaire, qui avait, à ses débuts, formé un duo avec sa sœur Adèle ; ou par l’introduction, dans les dernières scènes, de quelques images du véritable mariage d’Elizabeth II, donnant ainsi à l’intrigue un léger parfum de réalisme historique. 

Royal Wedding offre une bande musicale gaie et entraîne, très marqué par le style swing des big bands de jazz. On y trouve également plusieurs chansons romantiques, comme The Happiest Days of My Life ou encore Too Late Now interprétés par Jane Powell. 

ImageMais surtout, le film contient une demi-douzaine de chorégraphies inventives et gaie, qui permettent d’apprécier un Fred Astaire toujours au sommet de son art malgré ses cinquante ans passés. 

Associant le romantisme de la valse et le rythme des claquettes dans un mélange tonique, ces numéros dansés laissent une large part au burlesque et à la parodie. 

ImageLa scène introductive, Ev’ry Night At Seven repose sur le principe, souvent utilisé dans les films musicaux, de la mise en abyme, c’est-à-dire du spectacle dans le spectacle. Nous y assistons en effet à la représentation d’un show de Broadway, où Fred Astaire (pardon, son personnage Tom) joue le rôle d’un roi rongé par l’ennui que seule distrait, sur le coup de 7 heures, l’arrivée de la jeune femme de ménage chargée de dépoussiérer son trône, avec laquelle danse un duo à la fois comique et tendre. Mais en sortant de scène après avoir y dansé avec grâce et légèreté, il se plaint vivement de l’absence d’air conditionné, signifiant ainsi brutalement au spectateur le retour à la réalité (pardon, à l’intrigue principale du film). 

ImageSur le paquebot transatlantique qui l’emmène vers l’Angleterre, Fred Astaire interprète un joli numéro solo de claquettes, seulement accompagnée d’un métronome, qui lui permet accessoirement de se livrer à une parodie de son légendaire perfectionnisme. Puis, dans Dans Sunday Jumps, il imite de façon burlesque des exercices de body building, en utilisant différents instruments de culture physique auxquels il semble par moments donner vie à travers sa danse. 

ImageOpen Your Eyes est au départ une belle valse romantique  interprétée par Ellen Powell et Fred Astaire dans la salle des fêtes du paquebot. Mais leur prestation est bientôt troublée par le mouvement de tangage du navire, qui fait comiquement perdre l’équilibre aux danseurs tandis que les objets roulent sur la piste. Ce numéro est d’ailleurs inspiré d’une anecdote réelle, vécue par Fred Astaire et sa sœur Adèle au cours d’une traversée transatlantique vers Londres en 1923. 

ImageDans la célèbre scène en solo You’re All the World to Me, Fred Astaire, abolissant la pesanteur, danse sur les murs et le plafond d’une pièce, pour exprimer son bonheur d’être amoureux.

Un dispositif très ingénieux, reconstituant le décor d’une chambre dans un caisson tournant, dut être spécialement mis en place pour le tournage de cette scène. 

ImageDans How Could You Believe Me When I Said I Love You When You Know I’ve Been a Liar All My Life (le plus long titre de tout le catalogue de chansons de la MGM), Astaire et Powell interprètent un couple d’une vulgarité comique, où la femme reproche vivement son compagnon ses mensonges, son inconstance et son infidélité. 

ImageEnfin, dans I Left My Hat in Haïti, Fred Astaire interprète avec plusieurs partenaires féminines, dont Eleonore Powell, un numéro coloré évoquant de manière idéalisée l’atmosphère sensuelle des tropiques. 

Fred Astaire exigeait que le tournage de ses scènes de danse soit réalisé en une seule prise. Il en résulte, à l’image, des plans assez longs qui permettre d’apprécier la perfection du travail chorégraphique. Ce rendu cinématographique sans fard contraste agréablement avec les montages plus hachés et l’utilisation massive d’effets spéciaux, qui, dans certains films récents, dénature la prestation artistique, voire, dans le pire des cas, en maquille les faiblesses.

ImageLe film rencontra à sa sortie un bon succès auprès de la critique comme du public.

Pour en savoir davantage sur Royal Wedding, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner le film complet, cliquez sur : mariage. Pour visionner le trailer, cliquez sur : Trailer. 

Fabrice Hatem

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