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Les témoignages

Zao ou la lucidité de l’éphémère

ImageLes toiles exposées cet été par Zao à la galerie l’Archipel-sur-le-Lac nous content une expérience très personnelle. « Ma peinture est un cheminement vers le divin, le sacré. C’est une recherche spirituelle, même si elle n’est pas inscrite dans une religion particulière. Lorsque je peins, je suis parfois dans un état de transe, c’est le tableau qui m’attire, qui me suggère ce que je dois représenter.»

zao2Sa peinture nous parle d’abord d’un cycle cosmique éternellement renouvelé, celui  de la vie et de la mort dont chaque être vivant ne constitue qu’une parcelle infime et fugace. Comme dans ce tableau représentant une étoile constituée de milliers de corps enlacés (photo ci-contre). « Nous venons des étoiles, nous somme chacun une étoile, nous faisons partie d’un tout.» Explique-t-elle.zoa3

Deuxième thème récurrent, celui de la souffrance et de la mort, qui vient aussi d’une expérience vécue par l’artiste. «J’ai été infirmière, j’ai vu des corps en souffrance, des corps mourir. » Le tableau La vague (photo ci-contre) est par exemple constituée d’un grand nombre de corps emmêlés, qui s’élèvent puis retombent au centre du tableau dans un vide lumineux.

>zao4Mais la peinture de Zao offre aussi l’espoir d’une ascension vers la vérité intérieur. Comme dans ce temple dont les murs sont constitués de milliers de corps s’aidant mutuellement à monter vers une lumière mystique (photo ci-contre). « Je peins un chemin vers la découverte de soi, un voyage vers l’harmonie avec soi-même. Et la lumière est au bout. »

zao6Toutes ces œuvres reflètent une expérience personnelle. « Ma peinture ‘est moi.  Moi aussi j’ai connu des souffrances, des fêlures. Ce que je peins fait partie de ma vie et représente ce que j’ai vécu. Par exemple, dans ce tableau (photo ci-contre), une partie est une construction et l’autre est en ruines. Moi aussi, parfois, je suis en ruines ».

zao7L’ensemble de ces oeuvres, essentiellement des huiles mais aussi quelques dessins au fusain, sont des dégradés de gris. Il n’en n’a pas toujours été ainsi dans l’œuvre de Zao, constitués pour un bonne part de toiles très colorés, et exprimant, sous l’apparence de tableaux paysagers – ciels, bosquets, nuages – des émotions profondes et puissantes : la colère, la vie, la tristesse. « Ce sont des sentiments de la nature, comme ces nuages qui pleurent  » (Photo ci-contre).

zao8Mais, au-delà de la couleur, c’est surtout la lumière qui intéresse Zao. Et justement, le passage au noir et blanc, ou plus exactement aux tons de gris, permet, par les effets de contraste, de mette encore plus vivement celle-ci en valeur. «  On ne projette alors que de la lumière pure. », explique-t-elle.

Mais laissons Zao expliquer elle-même sa démarche dans l’entretien que j’ai réalisé avec elle dans son atelier.

Fabrice Hatem

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