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Reflets du cinéma latino-américain

Workers

José Luis Valle, Mexique, 2013, fiction, DCP, 98 minutes

ImageDans la ville de Tijuana, à la frontière des Etats-Unis, un homme et une femme, bien qu’ils aient toute leur vie été des travailleurs modèles, n’en sont pas moins restés pauvres au seuil de la vieillesse. L’un nettoie méticuleusement les sols d’une usine d’ampoules Philips, l’autre bichonne le chien adoré de sa patronne milliardaire. Mais, confrontés à l’injustice et à l’absurdité d’un système qui les opprime, les exploite et les humilie, ils se mettent un jour, chacun à leur manière, à mener un combat secret, fait de petits sabotages et de minuscules vengeances, pour défendre leurs droits.

Ce film ne m’a pas plu. Il souffre de l’insupportable longueur de certains plans, étirés comme à plaisir par le réalisateur ; du caractère embrouillé et parfois peu vraisemblable des deux intrigues qui se superposent sans jamais converger (leur seul lien étant le fait, suggéré de manière subliminale, que les deux principaux protagonistes ont autrefois formé un couple)  ; et d’un relent de xénophobie populiste malheureusement trop présente aujourd’hui dans la culture latino – les  capitalistes étrangers et tout particulièrement les puissants voisins nord-américains étant systématiquement accusés de tous les maux.

En conséquence, Workers rate un peu tous ses effets. Bien qu’il cherche à tirer les cordes du comique de l’absurde, il ne fait pas beaucoup rire – à l’exception de quelques scènes où le chien de la millardaire, traité comme un être humain, est entouré d’attention vraiment trop excessives pour un animal. Et bien qu’il se veuille accusateur d’un certain état d’injustice, il ne provoque chez le spectateur ni révolte contre le système ni compassion pour les deux protagonistes qui en sont les victimes. Ceux-ci sont en effet enfermés dans une sorte de mutisme inexpressif dont ils ne sortent que pour préparer sournoisement un de leurs minuscules mauvais coups.

 Bref, on s’ennuie beaucoup pendant la projection de ce film au scénario mal conçu et et au montage mal construit.

Fabrice Hatem

Vu au 15ème festival Filma en America Latina, 15 décembre 2013

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