Film musical de Georges Stevens, musique de Jérome Kern, chorégraphie de Hermes Pan et Fred Astaire, avec Fred Astaire, Ginger Rodgers, Etats-Unis, 1936, 103 minutes.
John Garnett (Fred Astaire), un danseur à l’esprit bohème et au comportement désinvolte, doit absolument trouver 25 000 dollars pour épouser sa fiancée Maria, une jeune fille de bonne famille. Mais, en arrivant à New-York pour les trouver, il fait la connaissance d’une jeune professeur de danse, Penny (Ginger Rodgers). L’amour qui nait entre les deux protagonistes va-t-il avoir raison des projets matrimoniaux déjà quelque peu hésitants de John ?
Swing Time est le 6ème film réalisé par Fred Astaire et Ginger Rodgers pour la RKO. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, il repose sur scénario filandreux et médiocre, à l’air de déjà vu : l’intrigue, les rebondissements, et même la distribution présentent en effet d’étroites et agaçantes similitudes avec de précédents films de Fred Astaire pour la RKO, comme The Gay Divorcee ou Top Hat.
Les scènes de danse figurent par contre parmi les plus inoubliables de celles interprétées au cinéma par le couple Astaire – Rodgers, parcourant une grande variété de styles et de registres expressifs. Le duo Pick Yourself Up contient un exubérant numéro de claquettes interprété sur un rythme de polka. Waltz in Swing Time est une valse syncopée associant romantisme et humour. Les séquences successives de Never Gonna Dance permettent aux deux interprètes d’exprimer les différents sentiments liés à l’échec d’une relation amoureuse : désespoir, tristesse, résignation, révolte. Bojangles of Harlem est un hommage aux rythmes afro-américains. Fred Astaire, soliste, y apparaît grimé en Noir, tandis que sa « tap-danse » est reflétée par trois ombres gigantesques sur le mur du fond.
Le film nous propose aussi quelques très belles chansons, comme la romantique The Way You Look Tonight, interprétée par un Fred Astaire presque aussi talentueux au chant qu’à la danse, et le mélancolique A Fine Romance, où Ginger Rodgers se plaint du peu d’empressement amoureux de John (Fred Astaire, coiffé d’un chapeau rond, présente dans cette scène une forte ressemblance avec Stanley Laurel). Ces thèmes ont par la suite pris rang parmi les grands « standards » de la variété nord-américaine, tout particulièrement le second, qui fut repris par Billie Holliday et Frank Sinatra dans d’inoubliables interprétations.
Swing Time reçut à sa sortie un accueil décevant, avec un nombre d’entrées assez inférieur à celles des précédents films du couple Astaire-Rodgers à la RKO, marquant ainsi le début son déclin dans les faveurs du public. Il est cependant reconnu aujourd’hui par beaucoup de critiques comme marquant l’apogée artistique du duo mythique.
Pour en savoir davantage sur le film, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.
Fabrice Hatem