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Films musicaux nord-Américains après 1968

Hello Dolly !

ImageFilm musical de Gene Kelly, musique de Jerry Herman, avec Barbra Streisand, Walter Mattau et la participation de Louis Armstrong, 1969, Etats-Unis, 148 minutes.

New-York, 1890. Dolly Levi (Barbra Streisand), marieuse de profession, s’éprend de l’un de ses clients, le riche mais peu romantique Horace Vandergelder (Walter Mathau). Parviendra-t-elle à l’épouser ?

ImageAdaptation d’une comédie musicale éponyme de Broadway, le film obtint un gros succès de box-office malgré un accueil assez mitigé de la critique. Je pense effectivement que cette impressionnante superproduction est une œuvre artistiquement médiocre, dont le scénario et les dialogues vulgaires ne sont pas, loin de là, compensés par une musique d’une grande fadeur et des chorégraphies insipides.

 ImageHello Dolly gène d’abord par le prosaïsme voire le cynisme de son propos. Le film affiche par exemple une vision très matérialiste du mariage, réduit à la recherche d’un conjoint fortuné ou d’une meilleure organisation de la vie quotidienne. Quant à la relation amoureuse, le romantisme en est exclu au profit d’une recherche sans poésie du plaisir, quand il n’est pas moqué à travers une relation ridicule entre personnages mal assortis. Enfin, l’intrigue, à la fois compliquée et incohérente, entremêlant trois ou quatre histoires de couples amoureux toutes aussi insipides les unes que les autres, ne présente absolument aucun intérêt.

 ImageLes personnages et leurs interprètes sont à l’avenant : Barbra Streisand – sur-joue dans son rôle de marieuse débrouillarde, quand elle ne débite pas ses textes avec une rapidité de mitrailleuse. Walter Mathau affiche pendant TOUT le film une attitude renfrognée de vieux solitaire mal dégrossi. Quant aux seconds rôles – surtout les jeunes premiers masculins – ils sont d’une transparence désolante : de petits commis de boutique provinciaux, fauchés et sans talent à la recherche maladroite d’une amourette.

 ImageLa musique elle-même – mis à part peut-être le fameux Helly Dolly auquel la courte interprétation de Louis Armstrong ajoute une petite touche de Swing – est une succession de mélodies sans relief. La principale interprète en minaudant ce livret insipide, tandis que les autres chanteurs n’ont même pas son abatage de chanteuse de beuglant.

ImageQuant aux  séquences de danse, il s’agit souvent davantage de mises en scènes de l’interprétation des chansons que de chorégraphies au sens noble du terme. Barbra Streisand n’est pas une grande danseuse, et l’absence de partenaire masculin de haut niveau limite encore un peu plus les possibilités artistiques du film en ce domaine.

 ImageReconnaissons cependant que les décors et les costumes sont magnifiques : reconstitution grandeur nature d’une rue américaine des années 1890 (grande parade comprise), intérieurs somptueux d’un luxueux restaurant, remise en fonctionnement d’un train entier de l’époque. Mais cela ne compense pas la déficience générale du reste du film.

 Pour en savoir davantage sur Helly Dolly !, consulter la fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.

Fabrice Hatem

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