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Films musicaux nord-Américains avant 1968

Singin’ in the rain (Chantons sous la pluie)

ImageFilm musical de Stanley Donen et Gene Kelly, livret de Nacio Herb Brown (musique) et Arthur Freed (Paroles), avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O’Connor, Etats-Unis, 1952, 103 minutes.

Hollywood, 1927. L’arrivée du cinéma parlant révolutionne les studios et ébranle les situations acquises. L’acteur Don Lockwood, amoureux de la charmante Kathy Selden, est confronté aux manigances de sa partenaire, l’insupportable Lina Lamond, célèbre actrice du muet, mais personnage vulgaire à la voix de crécelle.

ImageComme dans beaucoup d’autres comédies musicales (The Bandwagon, The Barclays of Broadway…) le principal ressort dramatique de Singin’ in the Rain repose sur une mise en abyme. Le film nous raconte en effet l’histoire… de la fabrication d’un film musical, The Dancing Cavalier, élaboré dans l’urgence pour faire face au déclin brutal du cinéma muet. Il s’agit là d’une source inépuisable de situations drôles et parodiques, comme ces acteurs s’insultant copieusement tout en mimant de tendres sentiments, pendant le tournage d’une scène d’amour (muette), ces cours de diction donnés à une actrice à la voix désespérément nasillarde, ou encore ces démêlés cocasses des metteurs en scène avec les premiers systèmes de prise de son mal maîtrisés. Mais la mise en abyme offre aussi une immense liberté dans le choix des numéros de chant et de danse, qui peuvent être totalement déconnectés de l’intrigue principale lorsqu’ils sont censés constituer un spectacle dans le spectacle (The Broadway Melody).

ImageCe film drôle et subtil déconstruit également avec humour les artifices du « star system » hollywoodien, avec le cliquant de ses soirées de première, ses foules en délires guettant l’arrivée des acteurs, ses vedettes au curriculum inventé, bien plus brillant que leur véritable et modeste passé (Fit as a Fiddle). Jean Hagen est particulièrement remarquable dans son interprétation désopilante du rôle de Lina Lamond, une belle actrice du muet dont l’image romantique a été artificiellement fabriquée par les studios, mais qui est en réalité une arriviste sans scrupules et sans talent.

ImageLe film nous propose une quinzaine de numéros musicaux, dont plusieurs, comme la chanson-titre Singin’ in the Rain ou encore Broadway Melody, sont d’ailleurs des reprises de comédies musicales des années 1930. Gene Kelly joue alternativement, avec le même bonheur, sur les registres de la gaieté (Broadway Rythm) et du romantique (You’re my Lycky Star). Donald O’Connor fait preuve d’une vis comica qui présente par moments de fortes similitudes avec celle de Charles Trenet (Make them laugh). Ils nous proposent ensemble de merveilleux duos burlesques (Fit as a Fiddle, Moses supposes, Good morning en trio avec Debbie Reynold). Cette dernière est parfaite dans son rôle de petite femme décidée au fort caractère, qui sait aussi se comporter en amante désintéressée. Ses duos romantiques, chantés et dansés, avec Gene Kelly sont pleins de charme (You were meant for me, You are My Lucky Starr). Un magnifique duo dansé de Cyd Charisse et Gene Kelly, dans le final Broadways Melodies, ajoute un touche d’érotisme vénéneux à un film essentiellement situé dans le registre de la comédie burlesque.

ImageMême si le film ne connut pas à sa sortie un succès exceptionnel, il s’est ensuite rapidement imposé comme l’une des œuvres-phares de la comédie musicale américaine, sa chanson-titre faisant l’objet d’innombrables reprises et citations à l’écran comme sur la scène.

Fabrice Hatem

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