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Films musicaux nord-Américains après 1968

Saturday night fever (La fièvre du samedi soir)

Fiction de John Badham, Etats-Unis, 1977, 114 minutes  

ImageDans le quartier de Brooklyn, un jeune homme, Tony (John Travolta), mène une existence professionnelle et familiale étriquée. Mais, tous les samedi soir, au night-club qu’il fréquente avec ses potes, il est devient le roi du disco. La préparation d’un concours de danse et la rencontre d’une nouvelle partenaire lui offriront la possibilité de changer sa vie.

Film-culte de la génération disco, La fièvre du Samedi soir séduit d’abord par la vitalité de ses chorégraphies clinquantes et bien réglées et par la bande musicale originale des Bee Gees, dont plusieurs morceaux, comme Staying Alive, sont devenus des tubes planétaires. Mais c’est aussi la chronique pleine de la finesse d’un quartier populaire de New-York : famille italienne où les frustrations rentrées se traduisent régulièrement par de bruyantes disputes, bande de jeunes masquant leur angoisse existentielle par une accumulation de fanfaronnades … Sur le chemin difficile de l’âge adulte et de la stabilité affective, le destin de chacun hésite entre rencontre heureuse et accident fatal…

Parmi ces garçons et ces filles à la recherche d’eux-mêmes, notre héros Tony Manero se détache, par ses qualités : valeur professionnelle que lui attire l’estime de son patron, charme auquel les filles sont plus que sensible, bon sens et modestie remarquables pour un garçon de son âge, et bien sûr, talents de danseur. Malgré son côté hâbleur et frimeur, c’est un personnage positif et attachant, campé avec nuances, et dont la trajectoire ascendante est décrite sans lourdeur démonstrative.

Le film a aussi de grandes qualités formelles. L’atmosphère bruyante et colorée de la discothèque, le vertige des vies suspendues au-dessus du vide sur le pont de Brooklyn, le grotesque des disputes familiales autour du plat de spaghettis, la médiocrité du magasin de quincaillerie où travaille Tony, la violence d’un bagarre de rue, sont rendues avec efficacité par la caméra de John Badham.

Contrairement à son cadet Grease, Saturday night fever n’a absolument pas vieilli. Amoureux de danse, pensez donc à le voir ou à le revoir un de ce jours, il en vaut vrailment la peine.

Fabrice Hatem

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